lundi 11 juin 2012

Contre la "flichiatrie" le 22 juin à 14h au tribunal de grande instance de Saint Nazaire


Contre la "flichiatrie"
le 22 juin à 14h au tribunal de grande instance de Saint Nazaire


En février 2012 , à Guémené Penfao, Hugues L. aide des sans-logis à occuper un logement voisin appartenant à son propriétaire. Celui-ci, accompagné d'un gros bras, débarque chez Hugues L. en représailles : Hugues L. aura un jour d'ITT suite aux coups. Pour se défendre, il les menace avec un marteau et une bombe lacrymo.
Suite à ça, le maire de Guémené et le Préfet de Loire-Atlantique ordonnent une ASPDRE (Admission en Soins Psychiatriques Demandée par un Représentant de l'Etat) pour Hugues, qui est donc enfermé à l'hôpital de Blain pendant 2 semaines.

L'utilisation de la psychiatrie comme outil de répression

Cette procédure provient de la loi du 5 juillet 2011, qui facilite les « soins » psychiatriques sans consentement. Une « garde à vue » psychiatrique de 72h est mise en place, ne nécessitant pas d'expertise psychiatrique puisqu'un simple certificat médical peut suffire. Un « casier psychiatrique » retraçant les antécédents permet de justifier de la « dangerosité » des personnes et de les maintenir en hospitalisation plus facilement. La création de la notion de « soins sans consentement », en plus de l'hospitalisation sans consentement, permet d'élargir le contrôle psychiatrique.
D'autres cas d'application de cette hospitalisation psychiatrique facilitée ont été dénoncés. Un écologiste qui contestait une décision municipale à Loupian (Hérault) et s'était enchaîné en protestation aux grilles de la mairie a été interné à l'isolement pendant 10 jours, en mars 2012, à la demande du maire. Une femme qui réagissait à l'immobilisation brutale d'un patient à l'hôpital de Valence, en avril 2012, a été internée 3 semaines sans droit de visite. Il y a une augmentation fulgurante de l'utilisation de cette nouvelle loi, avec 30000 saisines en 6 mois.

La psychiatrie est utilisée ici comme un instrument de répression de la contestation. 

Les troubles diagnostiqués par le médecin ayant suivi Hugues L. (« fausseté du jugement », « psychorigidité », « idéalisme passionné »). Il s'agit simplement d'un point de vue entrant en contradiction avec l'ordre établi, qui relève plus d'une position politique que de « troubles pathologiques ».
En conflit avec son propriétaire, Hugues L. a été interné comme il aurait pû être arrêté par la police et placé en garde-à-vue.
Hugues L. a été interné alors que son propriétaire, qui débarquait chez lui pour le frapper, n'a pas été inquiété. On voit ici un parfait exemple de répression qui protège les intérêts de ceux qui possèdent et ceux qui ont le pouvoir. Ce qui est reproché à Hugues est d'avoir aidé des gens à la rue à occuper un logement laissé à l'abandon. Par ce geste, Hugues se retrouve confronté à son propriétaire qui vient le frapper, au maire de sa commune, soutenu par le préfet, qui le font interner, à la justice qui le poursuit pour « dégradation de porte » et « violence ».

Soyons toutes et tous le 22 juin à 14h au tribunal de grande instance de Saint Nazaire pour le soutenir !