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Non ! Braquer une
manifestation n'est pas un geste responsable.
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# 5 militants Rennais ont été
envoyés en détention ce mercredi 31 mai, dans le cadre d'une opération
politico-policière. #
Mardi 30 mai, 6h, à Rennes. Des policiers font sauter
des portes : bélier, boucliers, cagoules, armes de poing, fusils d'assaut. Des appartements
sont retournés et sept personnes arrêtées.
Un mois plus tôt, lors d'une manifestation, un motard
de la police nationale dégainait son arme de service et mettait en joue les manifestants
qui lui hurlaient de baisser son pistolet.
# La manifestation Ni Le Pen Ni Macron du 27 avril 2017 #
Pendant l'entre-deux tours de l'élection
présidentielle, le 27 avril dernier, des rassemblements et des manifestations
ont lieu dans toutes les grandes villes de France avec pour mot d'ordre
"Ni Le Pen Ni Macron". À Rennes, le centre-ville est complètement
bouclé et occupé par des centaines de policiers casqués et armés.
Malgré cela, 1500 à 3000 manifestants se retrouvent
dans une ambiance festive. Afin d'éviter d'être nassés pendant plusieurs heures
comme ce fût le cas lors de la manifestation précédente le 23 avril, le cortège
s'élance dans un parcours improvisé. N'étant pas parvenu à empêcher la
manifestation de se tenir, le dispositif policier se met en branle et tente à
plusieurs reprises de bloquer et d'encercler la marche. Deux motards de la
police nationale se positionnent sur le pont Féval, au-dessus des voies
ferrées, afin d'anticiper le parcours des manifestants.
L'avant du cortège court en direction des deux
policiers pour ouvrir la voie à la manifestation. Une des motos démarre, tandis
que l'autre reste sur place. Des manifestants bousculeront le motard pour
l'encourager à déguerpir. C'est à ce moment précis que celui-ci descend de son
véhicule, saisit son arme de service et menace la foule en la mettant en joue.
Face à cette réaction aussi disproportionnée qu'effrayante, les manifestants partent
en courant pendant que certains s'époumonent en lui criant de baisser son arme.
Finalement, il remontera sur sa moto et partira comme il aurait pu le faire dès
le début. Il se fera reconnaître 1 jour d'ITT pour dommage « psychologique ».
Fin de l'épisode « agression d'un motard en marge d'une manifestation à Rennes
».
Mais la pression policière s'est encore accrue contre
la manifestation, avec trois arrestations arbitraires (notamment pour récupérer
la caméra d'un manifestant). Elles donneront lieu à des accusations
fantaisistes : des pierres ont été glissées dans les poches des manifestants
pour trouver une raison de les embarquer en l'absence de faits réels à leur reprocher.
La fin de la manifestation s'est soldée par une nasse à la Croix Saint Hélier,
où les derniers lycéens présents ont subis des violences graves de la part des
policiers.
Le communiqué de l'équipe médic' dénonce : « Plusieurs
personnes ont été victimes de coups de pied dans les parties génitales, la cage
thoracique, de clefs d’étranglement et de coups à la tête ».
# Nous ne nous laisserons pas intimider #
Toutes les autres tentatives de manifestations entre
avril et mai avaient rapidement été écourtées par des violences policières, des
nasses, des arrestations. Celle-là, voyait, en prime, la normalisation d’un
geste insensé, à grand renfort de déclaration préfectorale et maintenant de
montage judiciaire. Non ! Braquer une arme de poing sur une foule ne sera
jamais un geste responsable, cette foule fut-elle en colère de se voir
constamment réprimée pour avoir simplement essayée de manifester.
L’affaire qui se présente aujourd’hui n’est pas sans
nous rappeler les modes opératoires de la police lors d’assignations à
résidence, d’interdictions de manifester et d’autres arrestations fallacieuses
dans le cadre des mouvements contre la loi Travail ou contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Nous percevons bien le double enjeu de ces opérations.
D’un côté, il y a la répression de l’opposition politique afin d’assurer un
début de quinquennat sans réaction, de l’autre, il y a l’augmentation et la
consolidation de la marge de manœuvre des policiers.
Ce 31 mai, cinq des sept personnes arrêtées la veille ont été présentées devant le
tribunal en comparution immédiate, elles seront toutes envoyées en détention
préventive en attente de leur procès le 21 juin après avoir demandé un délai
pour préparer leur défense.
Ceci leur sera notamment reproché par la juge comme une preuve de leur
« dangerosité » qui justifie un mandat de dépôt, tout comme l'usage de leur
droit de garder le silence en garde-à-vue.
Ce vendredi 2 juin, une des trois personnes arrêtées le jour même de la
manifestation passera elle aussi devant le juge
(cf http://rennes-info.org/Rassemblement-de-soutien-aux,8438)
. Nous qui prendrons part aux mouvements sociaux qui
s’annoncent, et qui comprenons bien le message lancé par le pouvoir, nous
affirmons notre solidarité avec les inculpés et exigeons l’abandon immédiat de
toutes les poursuites dont ils font l’objet.
###### Il n'est pas question de nous laisser intimider
et nous appelons dans un premier temps à prendre part au rassemblement de
soutien au camarade arrêté le 27 avril, ce vendredi 2 juin à 16h devant la cité
judiciaire, à l’occasion de son procès. D'autres actions de solidarité seront organisées
dans les prochains temps. ######
Jeudi 8 juin, venez nombreux à la Chapelle, pour un concert de
soutien aux cinq personnes incarcérées depuis mercredi dans l'affaire du motard
de la police qui a tenu en joug la manifestation "Ni Le Pen ni
Macron" du 27 avril dernier. Les concerts débuteront à 21h et devraient se
terminer vers 2h du matin. Il y aura par ailleurs tout ce qu'il faut sur place
pour se désaltérer. Les bénéfices de la soirée serviront à couvrir les frais
des cinq incarcérés (avocats, mandas cash pour cantiner en taule, etc...)
(Le collectif
contre la criminalisation du mouvement social –CoCoCRIMS- s'est formé à Rennes au printemps 2016 pour faire front
contre la répression qui s'est abattue sur le mouvement contre la loi Travail,
regroupant des organisations politiques et syndicales, des groupes et des
individus)