mercredi 27 septembre 2017

Communiqué intersyndical sur la répression de la manif du 21 sept



 
 

 

 
 

Communiqué

La manifestation intersyndicale du jeudi 21 septembre 2017, contre les ordonnances de la loi travail 2 et les politiques publiques antisociales, après un parcours sans problème a été le théâtre de réactions policières disproportionnées.

Afin de proposer une fin de manifestation pacifique et une action collective symbolique, la CGT, Solidaire et l'UNEF avaient prévu de construire un mur devant la permanence de François de Rugy, 4e personnage de l'Etat. L'interpeller est un droit citoyen. 

Ce type d'action a été réalisé de très nombreuses fois sans heurts. Mais le président Macron considère les opposants à sa politique comme des extrêmes, fainéants et cyniques. Et la rue comme un espace non démocratique.

Aussi un cordon de gardes mobiles a empêché le cortège (CGT en tête) de continuer le trajet vers la permanence et a séparé le cortège à l'aide de jets nourris de lacrymogène et grenades de désencerclement, sans sommation préalable.

Après la pagaille, les manifestants restant (1500 environ) se sont rassemblés près du CHU avec calme et détermination. Un mur de 15 m de long a ainsi été érigé, sous le regard des forces de police stoïques.

Des prises de parole ont conclu cette action réalisée dans un esprit bon enfant.

Alors que tout le monde quittait le lieu dans le calme, la police a chargé avec une violence incompréhensible et toujours sans sommation. La BAC s'est encore illustrée, « avec zèle ».

Bilan : deux syndiqués CGT blessés par Flash ball, deux autres interpellés, 8 autres molestés, matraqués et gazés à l'intérieur même du camion de l'union locale sud Loire dont un dangereux militant de 86 ans...

Plus largement, au total, au moins 11 personnes ont été arrêtées, et plusieurs blessés sont à déplorer dont deux touchés au visage par des munitions policières.

Qu'avaient-ils fait sinon exercer leur droit de manifester ?

Les deux syndicalistes de la CGT ont été libérés samedi 23 septembre après deux jours de garde à vue ; ils sont placés sous contrôle judiciaire. Leur procès devrait avoir lieu le 14 décembre.

Cette attaque est un précédent qui marque une tentative policière (et politique ?) pour étouffer la contestation et le mouvement social en devenir. 

Ni « terroristes » comme nous disait Gattaz, ni « extrême gauche » comme nous qualifie certains médias, nous sommes des syndicalistes et opposants pacifiques que l'Etat de droit a le devoir de protéger des dérives policières.

La CGT, Solidaires, l'UNEF de Loire atlantique, ainsi que la FSU, condamnent avec la plus grande fermeté la violence injustifiable des forces de l'ordre contre les manifestants. Ces faits constituent une atteinte au droit démocratique de manifester.

Nantes le 26 septembre 2017


dimanche 3 septembre 2017

Communiqué de l'assemblée -44-des blessé-es par la police



Nantes, 23 août 2017
merci pour votre attention et de bien vouloir publier ce communiqué. 
 
Le 1er juillet 2016, 11 plaintes de manifestants contre la loi "travail" étaient déposées au parquet de Nantes pour " blessure volontaire avec armes par personne dépositaire de l'autorité publique".
Cette atteinte aux personnes est passible d'emprisonnement et d'une lourde amende, que l'on soit fonctionnaire de police ou non.
Un an plus tard, été 2017, le parquet de Nantes ( qui a pourtant fait réaliser l'enquête par l'IGPN, la police des polices), classe 10 plaintes "sans suite" au motif que ces actes ne sont pas punis par la loi (sic) alors qu'évidemment, ils sont prévus par le code pénal... 
Puis la onzième plainte est aussi classée, au motif que les policiers violents, pourtant filmés, s'acharnant sur un manifestant à coup de matraque, n'auraient pas pu être identifiés. (voir conférences de presse, notamment du 29 mars 2017,  et suivante) 
 
Dans le même temps, on apprend ce 23 août 2017 que le parquet de Nantes a ouvert une enquête après l'expulsion en urgence, manu militari, des exilés soudanais à l'abri dans une maison vide.  
Le parquet les poursuit pour " flagrant délit de violation de domicile", passibles d'un an de prison et d'une amende pouvant aller jusqu'à 15 000 euros, en vertu de la loi portée par le PS, votée en juin 2015. 
Il faut s'interroger sur ces décisions du parquet nantais qui a déjà entériné l'impunité de policiers en classant également sans suite les plaintes des personnes éborgnées par des tirs de lanceurs de balle de défense le 25 février 2014. 
De la même manière les policiers auteurs de violences  ne seront à nouveau plus inquiétés par la justice. 
Ceux qui portent atteinte aux personnes bénéficient-t-il d'un régime spécial de faveur s'ils appartiennent à la police?
À l'inverse, le même parquet utilise la sévérité maximum contre des gens sans défense, au mépris du droit au logement pour tout être humain que les autorités françaises ne respectent même pas en condamnant des exilés à la rue. 
 
En cette fin d'été, l'Assemblée des blessé-es par la police dénonce également cette commande massive d'armes lancée le 5 août par le ministère de l'Intérieur, commande d'un montant hors taxes  de 22 millions d'euros de "grenades de maintien de l'ordre et moyens de propulsions à retard" pour des grenades lacrymogènes, des grenades assourdissantes et leurs lanceurs. Pour le gouvernement, la "guerre" est donc déclarée  contre la société civile qui voudrait s'indigner, s'organiser, manifester contre des mesures anti sociales et liberticides imposées à coup d'ordonnances.
Il y a déjà eu trop de blessé-es, certains gravement du fait de l'utilisation de ces armes par des policiers et gendarmes tout puissants. Rémi Fraisse en est mort et là non plus, la justice ne passe pas. 
Ce n'est pas admissible, stop à l'escalade de l'armement répressif des policiers.  


contact, Assemblée des blessés 44<assembleedesblesses44@gmail.com>;
 

Le gouvernement a lancé, le 5 août dernier, un appel d'offres pour une commande de "grenades de maintien de l'ordre" pour la police et la gendarmerie. Le document, publié sur le site des annonces de marchés publics et repéré par l'hebdomadaire Marianne, [et le Canard Enchainé, ndc] prévoit une commande de 22 millions d'euros pour des grenades lacrymogènes, fumigènes, assourdissantes et des lanceurs.

Cet appel d'offres -une obligation légale- court jusqu'à fin septembre et prévoit un contrat d'équipement pour 48 mois, soit quatre ans, non renouvelable. Le contrat conclu serait donc valable pour la quasi-totalité du quinquennat d'Emmanuel Macron.

Comme le souligne l'hebdomadaire, cet appel d'offres intervient alors que des journées de mobilisation sont déjà prévues, en septembre, contre la réforme du droit du travail en préparation. L'année dernière, le conflit autour de la loi Travail avait engendré de nombreuses manifestations qui s'étaient achevées sur des affrontements violents entre manifestants et forces de l'ordre.

En février 2016, le service de l'achat, des équipements et de la logistique de la sécurité intérieure (SAELSI), qui gère les appels d'offres de ce type depuis 2014, avait déjà conclu un contrat de 5,57 millions d'euros avec une entreprise sarthoise, leader dans la fabrication des produits de maintiens de l'ordre, comme le rapportait Ouest-France.