samedi 2 décembre 2017

POITIERS – Vous y étiez toutes et tous !



Vous y étiez toutes et tous !

Le comité de soutien aux 10 inculpé-e-s pour avoir envahi un espace SNCF le 19 mai 2016, lors d'une manifestation contre la loi travail, se félicite de la mobilisation qui a réuni plusieurs centaines de personnes ce 17 novembre devant le palais de justice de Poitiers.
Il remercie celles et ceux qui, tout au long des mois qui ont précédé le procès, se sont investis pour que naissent de nombreuses initiatives, tant pour défendre le droit de manifester que pour affirmer des positions anticapitalistes. Merci aussi aux soutiens financiers qui sont venus d'un peu partout.

Malgré le ciblage politique avéré à l'encontre des inculpé-e-s, le procureur a réclamé une peine de 1000 euros pour 8 des prévenu-e-s et de 1500 euros pour les deux autres (peine pouvant être assortie d'un sursis partiel). La SNCF quant à elle réclame 6755,52 € de dommages et intérêts.

Le rendu aura lieu le 21 décembre au palais de justice de Poitiers.

Nous appelons à y être le plus nombreux possible à 13 h.
L'affaire n'est pas terminée, restons mobilisé-e-s pour qu'au-delà de ce procès la dynamique collective qu'il a suscitée s'élargisse et trouve à s'exprimer sur bien d'autres domaines.

Un tournoi de coinche aura lieu le 14 décembre à 18 heures à L'Envers du Bocal (16 ter impasse de la Regratterie, Poitiers).

Le comité de soutien aux 10 de Poitiers
https://soutienpoursuiviespoitiers.noblogs.org/


POITIERS : Nous aussi nous y étions ou nous aurions pu y être !

Le 17 novembre s'est déroulé à Poitiers le procès de dix personnes qui avaient occupé avec des centaines d'autres les voies ferrées, le 19 mai 2016, dans le cadre d'une manifestation contre la loi travail (voir CA d'octobre). Petit retour sur cette journée, avant le délibéré qui sera rendu le 21 décembre.


Il n'est guère ordinaire de sortir d'un procès en se disant qu'on a passé un bon moment, et pourtant c'est (presque, bien sûr !) le sentiment qu'ont pu avoir les prévenu-e-s en quittant la salle d'audience, vers 13 heures, sous les acclamations des quelque 300 personnes venues les soutenir, à l'intérieur comme à l'extérieur du tribunal correctionnel. Ce sentiment était dû à la satisfaction d'avoir réussi à dénoncer le grossier ciblage policier dont ils et elles ont fait l'objet, mais aussi à la solidarité qui se manifeste à leur égard depuis des mois, ainsi qu'à leur propre démarche qui, en étant commune, leur a permis de présenter une défense… offensive, collective et politique.

Une solidarité à maintenir !

L'affluence a été inhabituellement matinale sur la place du palais de la justice car il fallait l'occuper tôt, et pour ce faire arriver en nombre afin de pouvoir installer tables de presse, buvette, barbecue, sono… malgré les nombreux policiers et le regard de la nouvelle caméra placée la veille au soir à l'angle de la cour d'appel.
Depuis septembre, de multiples initiatives ont été prises, notamment par le comité de soutien aux « neuf prévenu-e-s de Poitiers » (qui pour finir étaient dix !), avec comme objectif de faire connaître ce procès : réunion publique, soirée concert, soirée cinéma, blog, pétition… autocollants, affiches, film, émissions de radio… Et d'autres viendront (dont une soirée coinche le 14 décembre) car tout n'est pas terminé – et la solidarité, tant financière que militante, demeure nécessaire.
En effet, si les deux avocats de la défense ont plaidé la relaxe, le procureur a requis – en punition de l'infraction ayant consisté à pénétrer et circuler, « sans autorisation, dans les parties de la gare SNCF non affectées à la circulation publique » – une amende de 1 000 euros pour huit des prévenu-e-s et de 1 500 euros pour les deux autres (avec « sursis partiel » ?). De son côté, la SNCF réclame 6 755,52 euros pour avoir, à « plusieurs ( !) », « envahi sans autorisation les voies ferrées, causant un arrêt total du trafic ferroviaire ». Enfin, l'inculpation pour avoir refusé le prélèvement d'ADN ainsi que les prises d'empreintes et de photos, qui n'a pas été traitée lors du procès en raison d'un vice de forme, pourrait faire l'objet d'un autre procès.

Contre le ciblage policier
et la politique antisociale du gouvernement, toujours !

Ce procès n'en a pas moins été pour les dix prévenu-e-s l'occasion de démontrer le ciblage politique opéré par la police à leur encontre.
Ainsi, à la question de la « mise en danger d'autrui » qu'aurait représentée selon le procureur le fait de circuler sur des voies ferrées électrifiées, il a été répondu que, d'après le dossier d'instruction, la police, informée de l'action projetée – en solidarité avec les cheminots alors en grève au niveau national depuis trois jours –, en avait averti la SNCF dès le matin du 19 mai 2016, et que l'électricité avait été coupée avant que 400 à 600 manifestant-e-s y pénètrent.
Cette action a été réalisée avec succès pendant près de deux heures, et s'est déroulée jusqu'à la fin sans dégradations ni interpellations : c'est seulement trois semaines plus tard que des convocations au commissariat ont commencé à arriver à certains domiciles, sur plainte de la SNCF. Là encore, le dossier d'instruction a permis d'éclairer le choix de ces domiciles, car un officier de police y explique sans fard : « Compte tenu du nombre très important de manifestants ayant envahi les voies ferrées le 19 mai 2016, ciblons aux fins d'identification le groupe ayant refusé de les quitter à 17 heures et s'y étant maintenu jusqu'aux environs de 17 h 30, groupe essentiellement sans affiliation syndicale (aucun drapeau de ces organisations) et émanant prioritairement de la mouvance d'extrême gauche locale. Procédons dès lors au visionnage des vidéos enregistrées par les effectifs entre 17 heures et 17 h 30. Constatons que plusieurs individus bien connus de nos services sont parfaitement identifiables. »
Ainsi, d'après la police, un groupe – qui serait les dix inculpé-e-s – serait resté jusqu'à la fin de l'action et, pour cette raison, il en serait responsable. L'infraction commise n'aurait donc pas tant été d'avoir occupé les voies que, pour ce groupe, d'y avoir séjourné quelques minutes de plus que le gros des troupes ? Voilà qui était piquant – mais qui a été démenti tant par le constat de l'huissier qu'a envoyé sur les lieux la SNCF que par le procès-verbal d'un autre officier de police : non seulement les manifestant-e-s ont été en nombre sur les rails jusqu'à la fin, mais tout le monde en est reparti volontairement avant une sommation de la police.
De ce fait, à l'inverse de ce qu'elle affirme, celle-ci n'a pas visionné les dernières vidéos qu'elle avait prises parce que c'était plus « pratique » pour elle d'identifier les quelques « retardataires » : si elle est parvenue à tirer de ces vidéos le portrait de certaines personnes parmi bien d'autres, elle pouvait le faire également avec celles portant sur le début de l'action, où se sont exprimé-e-s au mégaphone les responsables de l'intersyndicale, qui avait appelé à la manifestation.
Enfin, les « individus bien connus » de ses services ne se réduisent évidemment pas aux dix prévenu-e-s : ce jour-là étaient présent-e-s les militant-e-s des diverses sensibilités politiques opposées à la loi travail. La police a donc bel et bien opéré un tri parmi les manifestant-e-s de façon à cibler ceux qu'elle voulait voir inculper – des militant-e-s (dont deux de l'OCL et deux de Solidaires) appartenant aux milieux anticapitalistes et/ou libertaires – milieux stigmatisés par les pouvoirs publics poitevins depuis les bris de vitrines et graffitis réalisés lors d'une manifestation anticarcérale, le 10 octobre 2009, au centre-ville de Poitiers.
C'est pourquoi, en recevant tour à tour une convocation au commissariat, ces militant-e-s anticapitalistes et libertaires avaient décidé de ne répondre à aucune question de la police, d'assumer publiquement leur participation à l'action du 19 mai 2016 et de dénoncer les poursuites engagées à leur encontre comme étant une atteinte à la liberté d'expression, voire d'opinion.
Espérons à présent que la dynamique collective suscitée par ce procès va s'élargir et trouver à s'exprimer sur bien d'autres terrains que l'antirépression.

Vanina

http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2002
Solidarité financière : chèques à l'ordre d'Acratie, avec mention « Soutien aux dix prévenu-e-s de Poitiers », à adresser à : L'Essart, 86310 La Bussière.

mercredi 11 octobre 2017

[C.L.A.P33] Dernière sommation

Communiqué du collectif Contre Les Abus Policiers (C.L.A.P33)
Le 11 Octobre 2017

Bonjour,
 
Le collectif Contre Les Abus Policiers (C.L.A.P33) suspend pour un temps indéterminé ses activités (tous les détails ci-dessous).
 
Nous invitons les victimes de violences policières qui cherchent conseils et soutien en vue de se défendre sur le plan juridique à se rendre ICI. Vous y trouverez toutes les démarches à entreprendre.

Vous trouverez ici informations et conseils pour les Garde A Vue et manifestation.
 
Par ailleurs, vous pouvez aussi contacter m., victime et membre du collectif,  pour échanges et conseils à l'adresse mail :
orchestre.poetique.bx@gmail. com
 
Elle  reste disponible comme personne ressource pour témoignage, débats, partage d'analyses sur l'Etat policier et la société de contrôle.
 
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DERNIÈRE SOMMATION

 
C.L.A.P. 33
Le 15 mai 2009 à Bordeaux, nous individu-e-s libres et autonomes, ayant renoncé dans ce cadre à leurs étiquettes politiques, syndicales et associatives, nous sommes constitué-e-s en collectif Contre Les Abus Policiers (C.L.A.P33) en solidarité à Myriam E. (m.), victime de coups et blessures et à toutes les victimes de violences et d'abus de pouvoir émanant des forces de l'ordre.
 
 
1ère sommation
2017, nous prenons le courage de la lucidité face à un grave et crasse constat que nul ne peut plus ignorer, s'il use un tant soit peu de la plus mesurée de ses libertés individuelles ou collectives.
 
Nul-lle ne peut plus ignorer les abus, violences et crimes policiers.
Nul-lle ne peut plus ignorer les victimes de toutes les formes de répression et d'oppression.
Nul-lle ne peut plus ignorer les technologies qui nous manipulent, nous contrôlent et nous privent d'autonomie.
Nul-lle ne peut plus ignorer que nous vivons sous une forme nouvelle de dictature silencieuse, participative et consentie mais toujours totalitaire.
 
Après presque 10 ans, issu-e-s de métissage de ces nuls-lles, à ce jour :
nous constatons la radicalisation de la police au service d'un état autoritaire ;
nous n'oublions pas les vies volées, les victimes de violences et crimes policiers ;
nous partageons la douleur de deuils dus à une politique raciste, ségrégationniste et systémique d'une France malade de ses passé et  présent coloniaux ;
nous sommes détenus en état d'urgence permanent, prolongement d'une forme acceptable d'un état policier décomplexé ;
nous observons la fabrication d'un ennemi intérieur et  nous nous demandons à quel moment nous serons nous-mêmes désignés comme cet ennemi ;
nous savons que l'état est à la botte de la filière économique « Sécurité » et que les politiques sécuritaires sont les leviers d'un marché juteux en pleine croissance ;
nous voyons lentement mais sûrement les juges dépossédés de leur pouvoir judiciaire parce que celui-ci est détourné au profit du pouvoir exécutif ;
nous expérimentons les faibles capacités de résistance et d'actions des personnes ordinaires face à la domination des technologies de surveillance globale mais désormais légalisées ;
nous pouvons témoigner d'un instant T violent et significatif de la société de contrôle ;
cibles et marchandises, nous éprouvons ses formes multiples qui aboutissent à notre criminalisation, notre exclusion, la confiscation de la justice et de nos libertés, la militarisation et la privatisation de nos espaces publics.
 
Sans Sommation
Nous suspendons pour un temps indéterminé cette expérience collective totalement horizontale, libre et créative.

Dans la bonne humeur, tout en n'oubliant pas la gravité de l'engagement qui nous réunissait, nous avons échangé nos idées et éprouvé notre vigilance face aux tentatives (mal)habiles de l'Etat Policier de légitimer son existence et ses actes.

Nous avons veillé, partagé et par là, alerté les individu-e-s sur les multiples formes d'oppressions, de contrôle et de domination.

Nous avons témoigné de la surveillance et de la répression dont font l'objet celleux  qui les refusent et les dénoncent publiquement.

Nous avons animé localement des actions concrètes et non violentes pour rendre hommage aux victimes assassinées, blessées, emprisonnées, condamnées, harcelées, stigmatisées... par la police et la justice et pour dénoncer la violence et le racisme d'État.

Nous avons créé des outils pour aider les victimes, pour diffuser leur parole, mis en ligne plus de 7000 articles concernant autant les violences policières que les lois liberticides qui ont jalonnées les huit années d'existence de notre collectif.

Avec les moyens du bord, nos actions se sont inscrites dans une dynamique locale, nationale mais aussi internationale.

Nous saluons nos camarades québécois qui nous ont donné l'idée  d'organiser en France les journées du mois de mars contre les violences policières.

S'il existe à Bordeaux  une volonté de poursuivre nos actions, nous serions heureux de partager notre expérience et notre réseau.

Nous nous autoriserons aussi réactiver notre collectif si nous sentons la nécessité de se servir de cet outil et des champs d'actions et de réflexions qu'il offre.
 
Dernière sommation !
Notre pire ennemi reste la résignation

Riches de cette expérience collective, nous sommes toujours attaché-e-s à ne pas jouer le jeu de l'acceptation silencieuse et passive. Cet engagement se manifestera sous de nouvelles formes, là où nous continuerons d'interroger et d'éprouver notre liberté.
 
« Créer c'est résister, résister c'est créer », nous sommes persuadés que chacun-e de vous peut trouver en lui les ressources pour incarner cet héritage et même l'énergie de le vivre collectivement.

Tant de lieux attendent d'être habités sans mot d'ordre par votre intelligence et votre imagination.
 
Nous encourageons les familles de personnes décédées, les victimes, leurs proches et leurs soutiens à s'organiser et à s'exprimer.
 
Nous saluons solidairement tous les collectifs, associations, individus qui aujourd'hui savent et font. Vous êtes légitimes.

Nous saluons solidairement tous les lieux qui nous ont accueillis, toutes les mains tendues et saisies. Vous êtes précieux.
 
Merci à tous ceux qui ont contribué à enrichir et animer le C.L.A.P.33 dans le respect des modalités que nous avons toujours défendues : la non-violence, la bienveillance, la juste colère.
 
Crimes policiers, Répression : il faut qu'ça cesse !
 
Nous n'oublierons pas que le 19 mars 2009 !
 
Pour votre sécurité, retrouvez votre humanité.

Merci de faire suivre dans vos réseaux.

Le collectif Contre Les Abus Policiers (C.L.A.P33)
http://clap33.over-blog.com/

Notre manifeste
https://www.scribd.com/document/361318832/Manifeste-du-collectif-Contre-Les-Abus-Policiers-de-Bordeaux-C-L-A-P33
 
Respirez plus fort que le souffle du bourreau
https://www.scribd.com/document/361312996/Respirez-plus-fort-que-le-souffle-du-bourreau-A-Nos-Victimes

Victime : les démarches
https://fr.scribd.com/document/82651632/Mini-Guide-Juridique

Conseils manifestation/Garde A vue
https://www.scribd.com/document/361312488/Conseils-Garde-A-Vue-Manifestation

Le cas m.
http://soutien-m.over-blog.com/de-l-oppression-%C3%A0-la-r%C3%A9pression-m.-dans-l-oeil-du-viseur

Nos vidéos
https://www.youtube.com/playlist?list=PLB-kKjZPEBpV_heuZuWvwn_7e3qGhBnmD

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collectif Contre Les Abus Policiers - Bordeaux [Fr]
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Pour nous écrire, pour témoigner :
collectif.clap33@gmail.com

Notre manifeste :
http://clap33.over-blog.com/pages/Le_manifeste-1768283.html

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mercredi 27 septembre 2017

Communiqué intersyndical sur la répression de la manif du 21 sept



 
 

 

 
 

Communiqué

La manifestation intersyndicale du jeudi 21 septembre 2017, contre les ordonnances de la loi travail 2 et les politiques publiques antisociales, après un parcours sans problème a été le théâtre de réactions policières disproportionnées.

Afin de proposer une fin de manifestation pacifique et une action collective symbolique, la CGT, Solidaire et l'UNEF avaient prévu de construire un mur devant la permanence de François de Rugy, 4e personnage de l'Etat. L'interpeller est un droit citoyen. 

Ce type d'action a été réalisé de très nombreuses fois sans heurts. Mais le président Macron considère les opposants à sa politique comme des extrêmes, fainéants et cyniques. Et la rue comme un espace non démocratique.

Aussi un cordon de gardes mobiles a empêché le cortège (CGT en tête) de continuer le trajet vers la permanence et a séparé le cortège à l'aide de jets nourris de lacrymogène et grenades de désencerclement, sans sommation préalable.

Après la pagaille, les manifestants restant (1500 environ) se sont rassemblés près du CHU avec calme et détermination. Un mur de 15 m de long a ainsi été érigé, sous le regard des forces de police stoïques.

Des prises de parole ont conclu cette action réalisée dans un esprit bon enfant.

Alors que tout le monde quittait le lieu dans le calme, la police a chargé avec une violence incompréhensible et toujours sans sommation. La BAC s'est encore illustrée, « avec zèle ».

Bilan : deux syndiqués CGT blessés par Flash ball, deux autres interpellés, 8 autres molestés, matraqués et gazés à l'intérieur même du camion de l'union locale sud Loire dont un dangereux militant de 86 ans...

Plus largement, au total, au moins 11 personnes ont été arrêtées, et plusieurs blessés sont à déplorer dont deux touchés au visage par des munitions policières.

Qu'avaient-ils fait sinon exercer leur droit de manifester ?

Les deux syndicalistes de la CGT ont été libérés samedi 23 septembre après deux jours de garde à vue ; ils sont placés sous contrôle judiciaire. Leur procès devrait avoir lieu le 14 décembre.

Cette attaque est un précédent qui marque une tentative policière (et politique ?) pour étouffer la contestation et le mouvement social en devenir. 

Ni « terroristes » comme nous disait Gattaz, ni « extrême gauche » comme nous qualifie certains médias, nous sommes des syndicalistes et opposants pacifiques que l'Etat de droit a le devoir de protéger des dérives policières.

La CGT, Solidaires, l'UNEF de Loire atlantique, ainsi que la FSU, condamnent avec la plus grande fermeté la violence injustifiable des forces de l'ordre contre les manifestants. Ces faits constituent une atteinte au droit démocratique de manifester.

Nantes le 26 septembre 2017


dimanche 3 septembre 2017

Communiqué de l'assemblée -44-des blessé-es par la police



Nantes, 23 août 2017
merci pour votre attention et de bien vouloir publier ce communiqué. 
 
Le 1er juillet 2016, 11 plaintes de manifestants contre la loi "travail" étaient déposées au parquet de Nantes pour " blessure volontaire avec armes par personne dépositaire de l'autorité publique".
Cette atteinte aux personnes est passible d'emprisonnement et d'une lourde amende, que l'on soit fonctionnaire de police ou non.
Un an plus tard, été 2017, le parquet de Nantes ( qui a pourtant fait réaliser l'enquête par l'IGPN, la police des polices), classe 10 plaintes "sans suite" au motif que ces actes ne sont pas punis par la loi (sic) alors qu'évidemment, ils sont prévus par le code pénal... 
Puis la onzième plainte est aussi classée, au motif que les policiers violents, pourtant filmés, s'acharnant sur un manifestant à coup de matraque, n'auraient pas pu être identifiés. (voir conférences de presse, notamment du 29 mars 2017,  et suivante) 
 
Dans le même temps, on apprend ce 23 août 2017 que le parquet de Nantes a ouvert une enquête après l'expulsion en urgence, manu militari, des exilés soudanais à l'abri dans une maison vide.  
Le parquet les poursuit pour " flagrant délit de violation de domicile", passibles d'un an de prison et d'une amende pouvant aller jusqu'à 15 000 euros, en vertu de la loi portée par le PS, votée en juin 2015. 
Il faut s'interroger sur ces décisions du parquet nantais qui a déjà entériné l'impunité de policiers en classant également sans suite les plaintes des personnes éborgnées par des tirs de lanceurs de balle de défense le 25 février 2014. 
De la même manière les policiers auteurs de violences  ne seront à nouveau plus inquiétés par la justice. 
Ceux qui portent atteinte aux personnes bénéficient-t-il d'un régime spécial de faveur s'ils appartiennent à la police?
À l'inverse, le même parquet utilise la sévérité maximum contre des gens sans défense, au mépris du droit au logement pour tout être humain que les autorités françaises ne respectent même pas en condamnant des exilés à la rue. 
 
En cette fin d'été, l'Assemblée des blessé-es par la police dénonce également cette commande massive d'armes lancée le 5 août par le ministère de l'Intérieur, commande d'un montant hors taxes  de 22 millions d'euros de "grenades de maintien de l'ordre et moyens de propulsions à retard" pour des grenades lacrymogènes, des grenades assourdissantes et leurs lanceurs. Pour le gouvernement, la "guerre" est donc déclarée  contre la société civile qui voudrait s'indigner, s'organiser, manifester contre des mesures anti sociales et liberticides imposées à coup d'ordonnances.
Il y a déjà eu trop de blessé-es, certains gravement du fait de l'utilisation de ces armes par des policiers et gendarmes tout puissants. Rémi Fraisse en est mort et là non plus, la justice ne passe pas. 
Ce n'est pas admissible, stop à l'escalade de l'armement répressif des policiers.  


contact, Assemblée des blessés 44<assembleedesblesses44@gmail.com>;
 

Le gouvernement a lancé, le 5 août dernier, un appel d'offres pour une commande de "grenades de maintien de l'ordre" pour la police et la gendarmerie. Le document, publié sur le site des annonces de marchés publics et repéré par l'hebdomadaire Marianne, [et le Canard Enchainé, ndc] prévoit une commande de 22 millions d'euros pour des grenades lacrymogènes, fumigènes, assourdissantes et des lanceurs.

Cet appel d'offres -une obligation légale- court jusqu'à fin septembre et prévoit un contrat d'équipement pour 48 mois, soit quatre ans, non renouvelable. Le contrat conclu serait donc valable pour la quasi-totalité du quinquennat d'Emmanuel Macron.

Comme le souligne l'hebdomadaire, cet appel d'offres intervient alors que des journées de mobilisation sont déjà prévues, en septembre, contre la réforme du droit du travail en préparation. L'année dernière, le conflit autour de la loi Travail avait engendré de nombreuses manifestations qui s'étaient achevées sur des affrontements violents entre manifestants et forces de l'ordre.

En février 2016, le service de l'achat, des équipements et de la logistique de la sécurité intérieure (SAELSI), qui gère les appels d'offres de ce type depuis 2014, avait déjà conclu un contrat de 5,57 millions d'euros avec une entreprise sarthoise, leader dans la fabrication des produits de maintiens de l'ordre, comme le rapportait Ouest-France.


lundi 5 juin 2017

# 5 militants Rennais ont été envoyés en détention mercredi 31 mai, dans le cadre d'une opération politico-policière. #

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Non ! Braquer une manifestation n'est pas un geste responsable. ##############################################

 # 5 militants Rennais ont été envoyés en détention ce mercredi 31 mai, dans le cadre d'une opération politico-policière. #
Mardi 30 mai, 6h, à Rennes. Des policiers font sauter des portes : bélier, boucliers, cagoules, armes de poing, fusils d'assaut. Des appartements sont retournés et sept personnes arrêtées.
Un mois plus tôt, lors d'une manifestation, un motard de la police nationale dégainait son arme de service et mettait en joue les manifestants qui lui hurlaient de baisser son pistolet.
# La manifestation Ni Le Pen Ni Macron du 27 avril 2017 #
Pendant l'entre-deux tours de l'élection présidentielle, le 27 avril dernier, des rassemblements et des manifestations ont lieu dans toutes les grandes villes de France avec pour mot d'ordre "Ni Le Pen Ni Macron". À Rennes, le centre-ville est complètement bouclé et occupé par des centaines de policiers casqués et armés.
Malgré cela, 1500 à 3000 manifestants se retrouvent dans une ambiance festive. Afin d'éviter d'être nassés pendant plusieurs heures comme ce fût le cas lors de la manifestation précédente le 23 avril, le cortège s'élance dans un parcours improvisé. N'étant pas parvenu à empêcher la manifestation de se tenir, le dispositif policier se met en branle et tente à plusieurs reprises de bloquer et d'encercler la marche. Deux motards de la police nationale se positionnent sur le pont Féval, au-dessus des voies ferrées, afin d'anticiper le parcours des manifestants.
L'avant du cortège court en direction des deux policiers pour ouvrir la voie à la manifestation. Une des motos démarre, tandis que l'autre reste sur place. Des manifestants bousculeront le motard pour l'encourager à déguerpir. C'est à ce moment précis que celui-ci descend de son véhicule, saisit son arme de service et menace la foule en la mettant en joue. Face à cette réaction aussi disproportionnée qu'effrayante, les manifestants partent en courant pendant que certains s'époumonent en lui criant de baisser son arme. Finalement, il remontera sur sa moto et partira comme il aurait pu le faire dès le début. Il se fera reconnaître 1 jour d'ITT pour dommage « psychologique ». Fin de l'épisode « agression d'un motard en marge d'une manifestation à Rennes ».
Mais la pression policière s'est encore accrue contre la manifestation, avec trois arrestations arbitraires (notamment pour récupérer la caméra d'un manifestant). Elles donneront lieu à des accusations fantaisistes : des pierres ont été glissées dans les poches des manifestants pour trouver une raison de les embarquer en l'absence de faits réels à leur reprocher. La fin de la manifestation s'est soldée par une nasse à la Croix Saint Hélier, où les derniers lycéens présents ont subis des violences graves de la part des policiers.
Le communiqué de l'équipe médic' dénonce : « Plusieurs personnes ont été victimes de coups de pied dans les parties génitales, la cage thoracique, de clefs d’étranglement et de coups à la tête ».

# Nous ne nous laisserons pas intimider #
Toutes les autres tentatives de manifestations entre avril et mai avaient rapidement été écourtées par des violences policières, des nasses, des arrestations. Celle-là, voyait, en prime, la normalisation d’un geste insensé, à grand renfort de déclaration préfectorale et maintenant de montage judiciaire. Non ! Braquer une arme de poing sur une foule ne sera jamais un geste responsable, cette foule fut-elle en colère de se voir constamment réprimée pour avoir simplement essayée de manifester.
L’affaire qui se présente aujourd’hui n’est pas sans nous rappeler les modes opératoires de la police lors d’assignations à résidence, d’interdictions de manifester et d’autres arrestations fallacieuses dans le cadre des mouvements contre la loi Travail ou contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Nous percevons bien le double enjeu de ces opérations. D’un côté, il y a la répression de l’opposition politique afin d’assurer un début de quinquennat sans réaction, de l’autre, il y a l’augmentation et la consolidation de la marge de manœuvre des policiers.
Ce 31 mai, cinq des sept personnes arrêtées la veille ont été présentées devant le
tribunal en comparution immédiate, elles seront toutes envoyées en détention
préventive en attente de leur procès le 21 juin après avoir demandé un délai
pour préparer leur défense.
Ceci leur sera notamment reproché par la juge comme une preuve de leur 
« dangerosité » qui justifie un mandat de dépôt, tout comme l'usage de leur
droit de garder le silence en garde-à-vue.
Ce vendredi 2 juin, une des trois personnes arrêtées le jour même de la
manifestation passera elle aussi devant le juge
(cf http://rennes-info.org/Rassemblement-de-soutien-aux,8438)
 
. Nous qui prendrons part aux mouvements sociaux qui s’annoncent, et qui comprenons bien le message lancé par le pouvoir, nous affirmons notre solidarité avec les inculpés et exigeons l’abandon immédiat de toutes les poursuites dont ils font l’objet.
###### Il n'est pas question de nous laisser intimider et nous appelons dans un premier temps à prendre part au rassemblement de soutien au camarade arrêté le 27 avril, ce vendredi 2 juin à 16h devant la cité judiciaire, à l’occasion de son procès. D'autres actions de solidarité seront organisées dans les prochains temps. ######

Jeudi 8 juin, venez nombreux à la Chapelle, pour un concert de soutien aux cinq personnes incarcérées depuis mercredi dans l'affaire du motard de la police qui a tenu en joug la manifestation "Ni Le Pen ni Macron" du 27 avril dernier. Les concerts débuteront à 21h et devraient se terminer vers 2h du matin. Il y aura par ailleurs tout ce qu'il faut sur place pour se désaltérer. Les bénéfices de la soirée serviront à couvrir les frais des cinq incarcérés (avocats, mandas cash pour cantiner en taule, etc...)

(Le collectif contre la criminalisation du mouvement social –CoCoCRIMS- s'est formé à Rennes au printemps 2016 pour faire front contre la répression qui s'est abattue sur le mouvement contre la loi Travail, regroupant des organisations politiques et syndicales, des groupes et des individus)

dimanche 2 avril 2017

Appel à la solidarité financière

Loi Travail, des procès à Niort et à la Rochelle


Au printemps dernier, la loi Travail, dite Loi El Khomry a fait descendre plusieurs dizaines de milliers de personnes dans les rues. De ce mouvement fort et déterminé, les media ne retiendront que les images "choc" des soi-disant "casseurs" et les files d'attentes aux stations-service. De notre côté, nous retenons surtout le nouveau seuil de violences policières atteint et les poursuites judiciaires contre nombre d'entre nous.

Dans la région Poitou-Charentes, pourtant si calme d'habitude, plusieurs personnes sont poursuivies pour des faits dérisoires et sous des prétextes plus fallacieux les uns que les autres.

Le 9 mars, une personne est arrêtée violemment à Niort après une manifestation ayant débouché sur l'ouverture du portail du MEDEF et l'occupation de sa cours par l'ensemble du cortège. On lui reproche des dégradations et des tags (au marqueur).

Suite à la manifestation du 12 mai à la Rochelle, deux personnes sont arrêtées, l'une violemment à la fin d'une manifestation ultérieure, l'autre à son domicile, après perquisition. On leur reproche d'avoir jeté des œufs de peinture sur la préfecture et sur la chaussée.

Ces événements, qui ne sont que la partie émergente de l'iceberg, nous montrent que la Police est partout, prête à frapper avec violence et virulence, n'hésitant pas à gazer et matraquer des militant-e-s et à débarquer chez elles/eux au petit matin pour assouvir sa soif de vengeance.

Dans ces deux affaires, l'État et le Patronat, qui sont deux des têtes de l'hydre que nous nous efforçons de combattre, sont les cibles. Il est, une fois de plus, important de faire remarquer que ces deux entités sont solidaires entre elles et se protègent mutuellement.

Les faits reprochés, ridicules, servent avant tout de prétextes pour arrêter et isoler des personnes connues des services de Police pour leur activité militante. Cela ne doit pas nous faire tomber dans de faux débats sur la soi-disant violence/illégalité de certaines de nos actions, mais au contraire, nous faire renforcer nos solidarités, notre unité face à la répression et aux violences d'État.

Contre la loi travail et son monde, contre la répression, contre les violences policières, Solidarité et Unité.


• RDV Mardi 16 mai à 8 heures 45 devant le TGI de Niort – 2 rue du Palais – pour un petit déj solidaire.


Legal Team Charente-Maritime/Deux-Sèvres
 antirep79@riseup.net

Solidarité financière : https://www.lepotcommun.fr/pot/khe84hnq
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Le 2 mars dernier, deux personnes ont été condamnées par le Tribunal de Grande Instance de la Rochelle.


• C a été condamnée à 200 euros d'amende pour dégradation et à 200 euros d'amende pour refus d'ADN

• T a été condamné à 50 jours-amende de 10 euros (soit 500 euros) pour dégradation et rébellion et à 200 euros d'amende pour refus d'ADN

• Les deux, ont été condamné-e-s à payer 548,20 euros de dommages et intérêts.

jeudi 2 février 2017

Interdiction de manifester à RENNES



Le Collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes appelle à une :

 

MANIFESTATION POUR LE DROIT DE MANIFESTER
SAMEDI 11 FEVRIER 15 H
PLACE DE LA MAIRIE

 

Cet appel bizarre fait suite à la multiplication non moins bizarre des interdictions de manifester dans le centre-ville de Rennes depuis maintenant près d'un an. Sur décision concertée de la mairie et de la préfecture.

 

Nous en avons ras-le-bol que les sans-papiers et leurs soutiens se retrouvent interdit-e-s de visibilité et d'existence publiques parce que, chaque fois que nous déclarons une manifestation, la préfecture nous oblige à changer le parcours et nous balade dans des rues excentrées et sans passant-e-s. Donc stop.

 

Vous trouverez le tract en fichier joint. Il précise les modalités de la manifestation et les conséquences d'une présence policière nous empêchant de manifester.

 

Cette manifestation est bien entendu non déclarée.

 

Nous tenons à ce que les modalités de manifestation annoncées dans le tract soient respectées car l'objectif est le suivant :
récupérer un droit que nous avons collectivement perdu.

 

HELP !

 


Interdiction de manifester
au centre-ville de Rennes = STOP !

 

Depuis près d'un an, différents mouvements sociaux
subissent une interdiction de manifester dans le centre-ville de Rennes.

 

Sur décision concertée de la mairie et de la préfecture.

 

Ces mouvements sont obligés d'organiser des manifestations dites sauvages
ou des manifestations dites déclarées mais totalement contrôlées
par la préfecture qui impose des parcours dans des rues sans passant-e-s.

 

Durant ces manifestations, les dispositifs policiers sont démesurés et menaçants
dès qu'une manifestation, quel que soit son thème, défile autour du centre-ville.

 

RAS-LE-BOL !!!
Comme d'autres, les sans-papiers, les migrant-e-s, et leurs soutiens
n'ont plus accès au centre-ville pour manifester, revendiquer, EXISTER.

 

Le collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes appelle donc à :

 

Manifestation pour le droit de manifester
le samedi 11 février à 15 h place de la mairie à Rennes

 

La manifestation ira place Ste Anne puis place Hoche puis place du Parlement. Elle distribuera des tracts, portera des banderoles,
criera des slogans dans un mégaphone. Et c'est tout.

 

Parce que nous en avons marre de subir des interdictions de manifester,
nous ne déclarerons pas aux autorités cette manifestation en centre-ville.

 

Si la police nous empêche de manifester, alors nous lancerons des occupations de tous les bâtiments publics relevant de la mairie ou de la préfecture.

 

A bon-ne-s entendeur-se-s, salut !

 

Collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes
Rassemblement chaque mardi à 18 h place de la République.
Réunion ouverte à tous et toutes chaque mardi à 18 h 45 à la MIR, 7 quai Chateaubriand (sp35.org)

 

 



mercredi 11 janvier 2017

Collectif Délinquants Solidaires


 

Collectif

DelitSolidariteFraternite@rezo.net

DELINQUANTS - SOLIDAIRES

 

Si la solidarité avec les étrangers est un délit, alors nous sommes tous délinquants

La solidarité, plus que jamais un délit ?

janvier  2017

 

Bien sûr, la solidarité n'a jamais été inscrite dans aucun code comme un délit. 

Cependant, des militants associatifs qui ne font que venir en aide à des personnes en situation de très grande précarité, victimes de décisions dangereuses, violentes, voire inhumaines, se retrouvent aujourd'hui face à la justice.

Avec l'instauration de l'état d'urgence, et dans le contexte baptisé « crise migratoire », on assiste à une recrudescence de poursuites visant à empêcher l'expression de la solidarité envers migrants, réfugiés, Roms, sans-papiers... Au-delà, c'est le soutien à l'ensemble des personnes étrangères qui tend à devenir suspect, l'expression de la contestation des politiques menées qui est assimilée à de la rébellion et au trouble à l'ordre public.

La loi permet en effet de poursuivre les personnes qui viennent en aide aux « sans-papiers »[1],  mais toutes sortes d'autres chefs d''accusation servent désormais à entraver toute action citoyenne qui s'oppose aux politiques mises en œuvre. L'ensemble de ces intimidations, poursuites, condamnations parfois, visent donc bien en fait ce qui constitue de nouvelles formes du « délit de solidarité ». 

Dès 2009, les associations de défense des droits de l'Homme et de soutien aux étrangers avaient dénoncé le fait que le délit d'« aide à l'entrée, à la circulation et au séjour des étrangers en situation irrégulière », introduit à l'origine pour lutter contre ceux qui font commerce du trafic et de l'exploitation des étrangers, ait permis au fil du temps de sanctionner les « aidants » d'étrangers sans papiers, même agissant dans un but non lucratif. Si les peines prévues ne sont pas toujours appliquées, une telle réglementation a bien sûr un effet dissuasif sur celles et ceux qui refusent de se soumettre à des politiques hostiles aux étrangers.

 La mobilisation associative, à l'époque, a abouti à plusieurs réformes successives, dont celle du 31 décembre 2012 qui a été présentée comme la « suppression » du délit de solidarité. Il n'en est rien ; la nouvelle rédaction des textes se contente de préciser et augmenter les cas d'exemption de poursuites. Outre l'aide apportée à des parents, est autorisée l'aide qui aura seulement visé à « assurer des conditions de vie dignes et décentes à l''étranger » ou à « préserver la dignité ou l''intégrité physique de celui-ci ». Malgré tout, des personnes ayant manifesté leur solidarité avec des étrangers sans titre de séjour continuent d'être inquiétées - convocations à la police ou à la gendarmerie, gardes à vue, perquisitions, écoutes téléphoniques - voire poursuivies et parfois punies d'amende et emprisonnement.

Dans le même temps, des poursuites ont commencé d'être menées sur la base de textes sans rapport avec l''immigration.

  • Les délits d''outrage, d''injure et de diffamation, de rébellion ou violences à agent de la force publique sont utilisés pour défendre l''administration et la police contre celles et ceux qui critiquent leurs pratiques ;
  • Le délit d''« entrave à la circulation d''un aéronef », qui figure dans le code de l''aviation civile, permet de réprimer les passagers qui, voyant des personnes ligotées et bâillonnées dans un avion, protestent contre la violence des expulsions ;
  • La réglementation qui sanctionne l''emploi d''un travailleur étranger sans autorisation de travail a servi à inquiéter des personnes qui, hébergeant des étrangers en situation irrégulière, acceptent que leurs hôtes les aident à effectuer des tâches domestiques. 

Aujourd'hui, les motifs des poursuites se diversifient toujours plus. Tandis que les poursuites pour aide à l'entrée et au séjour ont repris de plus belle, de nouveaux chefs d'accusation sont utilisés pour condamner les actions solidaires :

  • La réglementation en matière d'urbanisme a été invoquée à Norrent-Fontes (Pas-de-Calais) pour demander la destruction d'abris pour migrants ;
  • Des textes sur l'hygiène ou la sécurité applicables à des locaux ont servi à empêcher des hébergements solidaires à St-Etienne ;
  • L'absence de ceinture de sécurité et d'un siège pour une fillette à bord d'un camion a permis la condamnation d'un aidant à Calais ;
  • L'intrusion dans des zones particulières, interdites pour cause d'état d'urgence, a été utilisée, à Calais également, pour sanctionner le regard citoyen ;
  • Le délit de faux et usage de faux est utilisé pour intimider des personnes qui ont voulu attester de la présence depuis plus de 48h de personnes dans un squat à Clichy ;
  • etc... 

Et, de plus en plus, le simple fait d'avoir voulu être témoin d'opérations de police, d'expulsions de bidonvilles, de rafles, peut conduire à une arrestation, sous couvert de rébellion ou de violences à agent. 

Ces procédés d'intimidation doivent cesser. Nous affirmons la légitimité du droit de regard des citoyens et des citoyennes sur les pratiques de l''administration, de la justice ou de la police. Nous voulons que soient encouragé·e·s celles et ceux qui se montrent solidaires des personnes en situation de précarité sans se soucier de savoir si elles sont ou non en situation régulière quant au séjour. Nous refusons que les populations visées par des politiques ou des pratiques xénophobes soient privées de soutien.  C'est l'avenir du principe même de solidarité qui est en jeu. 

Nous vous appelons tous et toutes à vous joindre au combat que nous, organisations syndicales et associatives et comités de soutien informels, avons décidé d'engager ensemble, au sein du collectif que nous avons constitué.



[1]    Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (Ceseda), articles L.622-1 et suivants

Organisations signataires :

ACORT (Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie)

ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers)

AFVS (Association des familles victimes du saturnisme)

Alternative Libertaire

Amoureux au ban public (Les)

Catred (Collectif des accidentés du travail, handicapés et retraités pour l'égalité des droits)

Cedetim/Ipam (Centre d'études et d'initiatives de solidarité internationale)

Cnafal (Conseil national des associations familiales laïques)

Collectif national droits de l'Homme Romeurope

Comede (Comité pour la santé des exilés)

Comegas (Collectif des médecins généralistes pour l'accès aux soins)

Copaf (Collectif pour l'avenir des foyers)

Culture et Liberté

Emmaüs France

Fasti (Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s)

Fédération Entraide Protestante

Fnars (Fédération des acteurs de la solidarité)

Fondation Abbé Pierre

FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives)

Gisti (Groupe d'information et de soutien des immigré·e·s)

La Cimade

LDH (Ligue des droits de l'Homme)

Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples)

Organisation communiste libertaire (OCL)

Secours Catholique

UJFP (Union juive française pour la paix)

Utopia 56

Associations locales 

·      Auvergne-Rhône-Alpes

RESF 63 (Puy-de-Dôme)

·      Bourgogne-Franche-Comté

Collectif Creusot-Autun des Droits de l'Homme

Les Amis du CADA (Digoin, Saône-et-Loire)

 ·      Centre-Val-de-Loire

La Cimade - groupe local de Blois

 ·      Hauts-de-France

ACC Minorités visibles (Dunkerque)

Adra Dunkerque

Arras solidarité réfugiés

Attac Artois

Care4Calais

Collectif de soutien à Jean Luc Munro

Équipe de soutien juridique de Dunkerque

Flandre Terre Solidaire

Fraternité Migrants Bassin Minier 62

La Fraternité (Bruay-la-Buissière)

L'Auberge des Migrants

Le Réveil Voyageur

Mrap Dunkerque

Planning familial Pas-de-Calais

Salam Nord/Pas-de-Calais

Terre d'Errance

Terre d'errance Flandres Littoral

·      Île-de-France

ASEFRR (Association Solidarité Essonne Familles Roumaines et Rroms)

Aset 93 (Association d'aide à la scolarisation des enfants Tsiganes)

Collectif de Vigilance Paris12 pour les droits des étrangers-RESF

Collectif Romeurope du Val Maubuée

Collectif Austerlitz et de l'assemblée citoyenne du 14ème

Collectif Parisien de Soutien aux Exilé-e-s 

Ecodrom 93

Hors la Rue

Observatoire Citoyen du CRA de Palaiseau

Romeurope 94

Turbulences Marne-La-Vallée

·      Normandie

Itinérance Cherbourg

·      Occitanie

Cercle des Voisins du CRA de Cornebarrieu (Haute-Garonne)

Planning familial 48 (Lozère)

·      PACA

Beaux repères (Avignon)

Comité de Vigilance des Alpes Maritimes (COVIAM)

Habitat et citoyenneté (Nice)

MRAP Vaucluse

Roya citoyenne (La)

Tous migrants (Marseille) 

Organisations syndicales

Émancipation tendance intersyndicale

Fédération SUD Éducation

Fédération SUD Santé Sociaux

FERC CGT (Fédération de l'Éducation, de la Recherche et de la Culture)

SAF (Syndicat des avocats de France)

SNUipp-FSU (Syndicat national unitaire des instituteurs et professeurs des écoles et PEGC)

SNPES-PJJ-FSU (Syndicat National des Personnels de L'Éducation et du Social)

SUD Industrie Francilien

Syndicat de la Magistrature

Syndicat Général du Livre et de la Communication Ecrite CGT (SGLCE-CGT)

Union syndicale Solidaires