mardi 13 mai 2014

Samedi 17 mai à Nantes : Manifestation solidaire contre toutes les répressions.



Manifestation solidaire contre toutes les répressions.
Samedi 17 mai, 15h devant la préfecture à Nantes. 

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Alors que de nos jours les mouvements sociaux occupent la rue et l'espace public pour défendre les valeurs de solidarité essentielles que le pouvoir maltraite, nous assistons à la banalisation de l'utilisation systématique de la violence pour réprimer les manifestant-e-s. L'État oppose au droit de manifester un arsenal de réponses répressives, qui mutilent et assassinent les citoyens.

A Nantes le 22 février 2014 alors que 50 000 personnes marchent dans les rues de Nantes pour montrer leur détermination à protéger le bocage nantais face à la politique de bétonnage, la police utilise des armes, dont la dangerosité est avérée par un grand nombre de spécialistes, mutilant gravement des manifestant-e-s, blessant des journalistes et heurtant de plein fouet des familles venues manifester. Cette répression policière est accompagnée par un acharnement judiciaire, un mois après, envoyant un père de famille derrière les barreaux. C'est cette même logique répressive qui s'abat lors de l'expulsion le 6 mai d'un bâtiment occupé par des sans-logis à l'aube, à coup de matraques, blessant deux personnes.

Partout en France la liste des personnes blessées, mutilées et assassinées s'allonge dans une indifférence insupportable.

C'est pourquoi nous marcherons sur les pavés nantais le samedi 17 mai à partir de 15h, au sein d'un cortège unitaire, rassemblant des organisations de Nantes et d'ailleurs, indignées et combatives, pour ne pas se plier à cette violence policière et judiciaire.

Nous défilerons pour tou-te-s les mutilé-e-s qui doivent vivre avec les stigmates de la répression, nous défilerons avec les familles de victimes qui portent en elles la colère de la perte d'un parent, nous défilerons avec les sans-papiers qui sont traqué-e-s et expulsé-e-s violemment et nous marcherons pour les victimes de la justice qui emprisonne des militant-e-s et qui donne carte blanche aux policiers qui mutilent et assassinent.

Nous affirmons que nous ne laisserons jamais ces répressions taire nos combats. Face aux politiques mortifères nous continuerons à occuper les rues.
Face aux armes de la police, nous nous protégerons.

Nous appelons tous les nantais-e-s, toutes les personnes que la violence révolte, tous les militant-e-s qui subissent quotidiennement les répressions policières, tous ceux qui veulent défendre le droit à manifester (et à participer au dialogue social nécessaire à la construction d'une société solidaire), à rejoindre le cortège pour qu'ensemble nous n'ayons plus peur de défiler pour la défense des droits essentiels.

Une conférence de presse se tiendra au bar le Flesselles (3 Allée Flesselles, 44000 Nantes), jeudi 15 mai à 19h.

Signataires de l'appel :
Liste provisoire : Comité de soutien à Enguerrand, Collectif de l'université de Nantes contre l'aéroport, SLB UL-Naoned, Solidaires Étudiant-e-s, Solidaires 44, Collectif de Rezé contre l'aéroport, Front anticapitaliste 44, Alternative libertaire, NPA, Voie Prolétarienne - OCML, Action Antifasciste Nantes, Ensemble, Breizhistance, Assemblée du mouvement anti-aéroport du 6 mai, Groupe Déjacque de la Fédération Anarchiste, Saint-Herblain À Gauche Toute, Parti de Gauche, Collectif Nantais Contre l'Aéroport, Émancipation, La Maison de la Grève...

Comité de soutien à Enguerrand
soutien.enguerrand[@]riseup.net


jeudi 8 mai 2014

Manifestation de solidarité contre la répression A Nantes, samedi 17 mai 2014, 15H, Préfecture

Le 22 février, plus de 50 000 personnes se rassemblaient à Nantes pour la plus grande manifestation du mouvement anti-aéroport. Déclarée illégale par la préfecture, elle s'est rapidement heurtée à un dispositif répressif ahurissant : Des centaines de policiers surarmés encadraient le cortège tandis qu'un immense mur anti-émeute barrait pour la première fois de l'histoire des luttes nantaises le cours des 50 otages. Les politicien-ne-s et leurs médias ont parlé de « saccages » et de « dévastations », déplorant la violence qui s'est exprimée après que certain-e-s manifestant-e-s aient tenté de passer par le parcours prévu initialement.
Cependant, le pouvoir et ses complices se gardent bien de rappeler la férocité extrême de la répression qui s'est abattue sur la manifestation. Le 22 février, des centaines de personnes ont été atteintes par les armes policières. Au moins trois d'entre elles ont perdu l'usage d'un œil suite à des tirs de flashballs. Beaucoup ont respiré des gaz lacrymogènes, été sonnées par des grenades assourdissantes, blessées par des grenades de désencerclement ou repoussées par des canons à eau.

Quelques semaines plus tard, le 31 mars, les médias annonçaient triomphalement un premier « coup de filet » suite aux investigations d'une cellule d'enquête spéciale. Neuf camarades ont été perquisitionnés et arrêtés à l'aube. Deux ont été immédiatement relâchés, l'un d'eux n'était même pas à Nantes le jour de la manifestation. Quatre ont été jugés en comparution immédiate, sans avoir pu préparer leur défense. La lourdeur des condamnations peine à masquer le vide des dossiers - les seuls éléments véritablement à charge étant les aveux des prévenus. Trois d'entre eux ont été condamnés à des peines de prison ferme. Lors de cette parodie de procès, le juge Tchalian n'a pas hésité à doubler les réquisitions du parquet pour jeter notre camarade Enguerrand directement en prison. Un an ferme pour quelques pavés et fumigènes.

La répression policière et judiciaire à laquelle le mouvement contre l'aéroport et son monde a été confronté le 22 février et les semaines qui ont suivies n'a qu'un seul but : terroriser ceux et celles qui se révoltent et entrent en lutte contre l'emprise du capitalisme sur les espaces dans lesquels nous vivons. Il s'agit d'atteindre le mouvement social dans sa chair et dans son âme, d'en mutiler ou d'en emprisonner certain-e-s pour mieux atteindre tou-te-s les autres. Les condamnations et les mutilations du 22 février ne sont pas de simples applications de la loi ou de techniques de maintien de l'ordre : elles sont hautement politiques. Ce véritable terrorisme d'État est un coup de semonce qui exprime clairement ce qui attend ceux et celles qui lui résistent.

Aujourd'hui, ce sont Enguerrand, Quentin, Damien, Emmanuel, Philippe, J. et G. qui sont touchés. Cela aurait pu être n'importe lequel d'entre nous. Le simple fait de participer à une manifestation justifie pour l'État et sa « justice » la perte d'un œil ou l'envoi en taule.

La violence de la répression que nous subissons ne doit en aucun cas entamer notre détermination - nous ne ferions que leur donner raison. Le meilleur soutien que nous puissions apporter à nos camarades blessé-e-s et emprisonné-e-s, c'est bien de continuer le combat. Notre lutte n'a jamais été aussi puissante, et nous n'avons jamais entrevu de si près un avenir libéré du béton. Aujourd'hui plus que jamais, il s'agit de ne rien lâcher contre l'aéroport et le monde qui le produit.

Face au pouvoir assassin qui mutile et emprisonne, nous avons une arme qu'il ne peut pas nous enlever. Dans une lettre datée du 8 avril, Enguerrand déclarait : « La force de la solidarité militante est implacable. » - et de fait, nous lui donnons raison. Les marques de soutien aux blessé-e-s et aux inculpé-e-s de la lutte sont d'ores et déjà nombreuses et disparates, à l'image de la diversité des composantes du mouvement. Le nombre des actions possibles est infini. Organiser un concert ou une collecte pour soutenir matériellement les inculpé-e-s et leurs proches. Appeler à une manifestation (pacifiquement casqués ?) pour exprimer sa révolte face aux crimes policiers. Recouvrir les murs de sa ville de peinture ou d'affiches pour que personne n'ignore ce qu'il se passe ...

Toute initiative est la bienvenue pour apporter un peu de réconfort à nos camarades et rappeler au pouvoir notre rage et notre détermination. Face au silence complice du spectacle médiatique, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour rendre au mot « justice » sa véritable signification. Nous encourageons avec ardeur toute action de solidarité contre la répression du mouvement anti-aéroport - qu'elle soit collective ou individuelle, à Nantes comme ailleurs, aujourd'hui comme toujours.

Pas de justice, pas de paix !
Solidarité avec les blessé-e-s et les inculpé-e-s !
Non à l'aéroport et son monde !

MANIFESTATION
Samedi 17 mai 2014
15h - Préfecture de Nantes

Appel ouvert à tous les collectifs et organisations qui s'y reconnaîtront.

Liste provisoire : Comité de soutien à Enguerrand, Collectif de l'université de Nantes contre l'aéroport, SLB UL-Naoned, Solidaires Étudiant-e-s, ...

Pour écrire au comité de soutien à Enguerrand ou signer cet appel : soutien.enguerrand(AT)riseup.net