lundi 30 décembre 2013

Flashball, peur et mutilation

TRIBUNE parue dans LIBERATION, le 23 décembre 2013


PAR CLÉMENT ALEXANDRE, FLORENT CASTINEIRA, JOAN CELSIS, JOHN DAVID, PIERRE DOUILLARD, JOACHIM GATTI ET SALIM
BLESSÉS ET MUTILÉS PAR LA POLICE FRANÇAISE


Nous avons en commun le fait d'avoir été blessés et mutilés par la police française après avoir reçu un tir de flashball en pleine tête. Etre touché par une de ces armes, c'est s'effondrer, être évacué, hospitalisé et subir par la suite un nombre considérable d'interventions chirurgicales lourdes qui s'étendent sur plusieurs mois. Les lésions sont nombreuses et irréversibles : œil crevé, décollement de la rétine, enfoncement du plancher orbital, multiples fractures, dents cassées, joue arrachée, etc. Pour plusieurs d'entre nous, l'implant d'une prothèse a été nécessaire. Sans parler des migraines, des cauchemars et de la peur chevillée au corps. A Marseille, un homme, Mostefa Ziani, est mort d'un arrêt cardiaque après avoir été touché en plein thorax. Le flashball peut donc tuer à bout portant et il produit des dommages qui ne sont en rien des accidents. Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, équiper la police avec ces armes, c'est lui reconnaître le droit de mutiler. Ce qu'elle a bien compris.

S'il n'existe aucune réparation possible, il est difficile de laisser le terrain libre à la violence policière. Plusieurs d'entre nous ont porté plainte contre l'auteur du tir. Sans succès. A Nantes, le policier qui a tiré sur Pierre Douillard en 2007 et dont l'identité est clairement établie bénéficie d'une relaxe : sa responsabilité ne peut être engagée puisqu'il a obéi à un ordre. A Toulouse par contre, pour Joan Celsis, blessé en 2009, le juge ordonne un non-lieu au motif cette fois que l'identité du tireur n'est pas établie. A Montreuil, pour Joachim Gatti, le procureur bloque le dossier depuis maintenant deux ans. Sans surprise, la justice couvre la police. Il y a belle lurette en effet que l'action de la police s'est affranchie du droit. Pour le flashball, les distances de sécurité et les zones autorisées ne sont jamais respectées, pas plus que le tir ne correspond à un état de légitime défense comme le prescrit pourtant la réglementation officielle.

Face aux limites du pénal, nous nous sommes lancés dans une nouvelle procédure. Clément Alexandre, le collectif Face aux armes de la police et leur avocat, Etienne Noel, ont déposé en octobre 2012 une requête au Tribunal administratif qui consiste à attaquer directement la responsabilité du préfet de police et plus seulement le policier qui tire en pleine tête, même si celui-ci mérite tout notre mépris. Pour la première fois, l'Etat a été condamné mercredi, le 18 décembre, à verser une indemnité et sa responsabilité est reconnue, tout comme le lien entre la blessure et le flash-ball. D'autres jugements sont attendus. Nous pensons que sur le terrain juridique, il est capital de multiplier ce type de riposte.

Toutes ces blessures rendent lisible la façon dont la police maintient l'ordre. Chaque fois derrière nos noms propres, il y a des complicités et des amitiés - souvent des luttes. A Nantes, des lycéens et des étudiants occupent un rectorat. A Toulouse, des dizaines d'étudiants sortent d'un Monoprix sans payer pour protester contre la précarité étudiante. A Montreuil, des habitants se rassemblent contre l'expulsion d'un squat. Et des lycéens bloquent leur établissement pour protester contre une énième réforme des retraites. A Notre-Dame-des-Landes, des milliers de personnes résistent à un projet d'aéroport : parmi les centaines de blessés, certains se retrouvent avec des bouts de métal sous la peau. A Strasbourg, des métallos manifestent contre ArcelorMittal. A Montpellier, c'est un groupe de supporteurs qui est visé. Dans les quartiers populaires, le flashball fait partie de la vie quotidienne et intervient systématiquement quand les habitants se révoltent contre la violence de la police. C'est le cas à Trappes pour Salim, qui cet été, a eu le malheur de se trouver à proximité du commissariat où des habitants protestent contre une arrestation musclée. Mais aussi à Montbéliard, Villemomble, etc.

Ce que la langue policière appelle littéralement «neutraliser une menace» désigne de toute évidence la nature réelle du flashball : écraser et faire taire ce qui échappe au pouvoir. C'est là le travail normal de la police. Mais ce qui est nouveau, c'est la méthode utilisée. Le flashball est le nom d'un nouveau dispositif politique qui repose sur la peur et la mutilation - en un mot la terreur. Il s'agit cette fois de frapper les corps mais aussi les cœurs et les esprits en nous marquant dans notre chair et dans celles de nos amis. Présenté comme défensif, le flashball est clairement une arme offensive qui donne à nouveau à la police le pouvoir de tirer sur la foule. Le déploiement de la violence policière, en l'état actuel du rapport de force, ne doit pas entraîner la mort. Mais la police doit être assurée de rester la plus forte pour que l'ordre soit maintenu.

Cette militarisation des opérations de police exprime la vérité d'une époque : le développement de ces armes depuis maintenant dix ans s'explique par le fait qu'elles ont manqué dans certaines émeutes. Qu'en Tunisie, une foule déterminée puisse faire tomber un gouvernement dont la longévité semblait assurée indique assez l'angoisse qui habite le pouvoir à tout moment. Le terrain d'intervention véritable du flashball, c'est la révolte.

En maintes occasions, la police se présente comme un obstacle - à nos mouvements, à nos désirs et à nos luttes. La question de savoir comment le défaire mériterait d'être prise au sérieux. Si les blessures se produisent toujours dans des moments de tension, se défendre et se protéger devient une question pratique dont la nécessité a pu être éprouvée en Grèce, comme à Notre-Dame-des-Landes où des boucliers sont apparus ; de la place Tahrir à la place Taksim, où des milliers de manifestants venaient casqués. Quand Michèle Alliot-Marie propose d'exporter le savoir-faire de la police française en Tunisie, nous pensons plutôt à importer la puissance des révolutions arabes.

C'est parce que nous demeurons attachés à nos luttes et à nos amitiés que nous ne nous laisserons pas terroriser par le flashball. Là où nous sommes attaqués, il y a à riposter collectivement pour être capable de penser et de contrer les pratiques policières. Et ça, on ne le fait pas dans l'enceinte d'un tribunal, mais on l'élabore avec tous ceux qui les subissent. Ici, comme ailleurs, ce qui relève du possible dépend d'un rapport de force. Nous lançons un appel à toutes les personnes blessées avec la certitude que nous avons plus à partager que nos blessures.

Pour Salim, ce sont ses proches qui signent la tribune.

Contact : http://faceauxarmesdelapolice.wordpress.com

mardi 12 novembre 2013

Campagne contre le fichage ADN
Manifestation à Nantes le samedi 30 novembre 2013


Un nouveau procès en appel pour refus de prélèvement ADN s’ouvrira le 3 décembre à Rennes. R, militant contre l'aéroport de NDDL et son monde, avait été arrêté lors d'une action collective. Il risque aujourd'hui un an de prison et 15 000 euros d’amende pour avoir refusé de donner son ADN lors de sa GAV. C'est une personne de plus dans la longue liste des opposant-es au fichage, inquiétés pour avoir refusé la prise ADN.

A ce jour on estime que plus de 2 millions de Français-es ont fait l’objet d’un prélèvement ADN durant leur garde à vue ou leur détention même pour des faits bénins. Le Fichier des empreintes génétiques (FNAEG) permet actuellement de collecter des informations personnelles sur 30 000 nouvelles personnes par mois.

Les procès intentés à des militant-e-s aujourd'hui ne sont que la face visible de l’iceberg de la répression, puisque le fichage ADN est devenu quasi-systématique lors des gardes à vue. De plus, il arrive que les personnes se fasse prendre leur ADN à leur insu ou sous la menace, sans que les policiers les informent des possibilités de refus.

Si le prélèvement suppose en principe l’accord du mis cause, de fait, refuser représente aussi un délit permanent et la personne qui refuse peut se voir harcelée indéfiniment par la justice. C'est la situation de R aujourd'hui. Le prélèvement concerne aujourd’hui toute personne simplement soupçonnée d’à peu près n’importe quel délit. En clair, l’existence du FNAEG revient à une volonté de fichage généralisé et systématique de toute la population, il entre dans la logique de contrôle social et d’inflation sécuritaire qui envahit de plus en plus nos sociétés. l’ADN est de fait un outil effroyablement puissant pour surveiller les individus, avec la conservation des données pendant 40 ans.

Comme la vidéosurveillance, la biométrie, les fichiers divers, le fichage ADN s’inscrit dans une logique globale de contrôle des populations considérées "dangereuses" par le pouvoir (jeunes des banlieues pauvres, étudiant-e-s et lycéen-ne-s "agité-e-s", chômeu-rs-ses, sans-papiers, militantes, squatter-euses, grévistes, etc.). Cette logique de contrôle et de fichage de la population contient intrinsèquement les germes d’une société totalitaire et compromet un peu plus notre aptitude à nous organiser pour un changement social.

C'est parce que nous sommes tous et toutes en butte à la répression que des collectifs* de Nantes appellent à se solidariser avec les réfractaires au fichage par une semaine d'information et d'actions contre le fichage ADN du 25 novembre au 1er décembre.

REFUSONS LE FICHAGE ADN

ABOLITION DU FNAEG

RELAXE POUR TOUS ET TOUTES

 

* CARILA, Natchav, CNCA (Comité Nantais Contre l'Aéroport), Assemblée anti-nucléaire et anti-THT du Grand Ouest, CLAP 33 (Collectif de Lutte contre les Abus Policiers), OPA (Orchestre Poétique d'avant-guerre), DAL 44 (Droit Au Logement), Témoins (Caisse de solidarité de Lyon)....

contact : legalteamzad [A] riseup [point] net 


Résistons Ensemble n° 124, novembre 2013



Voici en pdf, le No 124, NOVEMBRE 2013, du petit journal mobile
recto-verso A4

"RESISTONS ENSEMBLE » 
du réseau contre les violences policières et sécuritaires.

Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal
vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa
rédaction,
à se joindre à l'équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions,
propositions, critiques ...

à bientôt.
L'équipe de réaction

Pour télécharger ce bulletin mis en page au format pdf :
http://resistons.lautre.net/spip.php?article531

ou sur ce site ici :


sommaire
' ' ' ' ' ' ' ' ' ' ' '

  > « Ni oubli ni pardon »

  > [ S U R L E V I F ]
     • Au Petit-Bard, la brutalité d'une expulsion locative

  > [ C H R O N I Q U E D E L ' A R B I T R A I R E ]
     • Liberté pour Georges Abdallah !
     • « Sale macaque », crachats et tirs de flashball à Garges-lès-Gonesse (95)
    •  Mort après une décharge de Taser
    • À Paris, la police « encage »

  > [ S A N S P A P I E R S N I F R O N T I È R E S ]
    •  Aux damnés des frontières
    • Europe : les meurtriers hypocrites versent des larmes de plomb
    •  Pas d'expulsion !
    •  La solidarité = un délit et la délation = un devoir ?
     • La boucle sans fin

  > [ A G I R ]
     • Lille : Dans le cadre de « semaine pour l'égalité et contre le racisme »
     • « Mes gênes m'appartiennent »-procès pour refus ADN de Rodolph.





samedi 2 novembre 2013

procès refus ADN en Appel à Rennes

Mes gênes m'appartiennent

- procès en appel à Rennes -


Je suis convoqué mardi 03 décembre 2013 à 14h à la cours d'appel de Rennes pour refus de prélèvement ADN. J'ai participé en 2009 à une action collective contre des forages géotechniques du projet d'aéroport de Notre Dame des Landes.

Arrêté et jugé une première fois pour refus de prélèvement ADN (2 mois de prisons avec sursis requalifié en appel à 500 euros d'amende avec sursis), la justice est revenue à la charge en 2012 pour me le redemander ; car refuser le don d'ADN s'avère être une peine perpétuelle. Pour mon nouveau refus, j'ai en première instance pris un mois de prison avec sursis... et j'ai fait appel de cette décision.

Mais je suis également convoqué pour une autre affaire en lien avec l'opposition au projet d'aéroport. En effet en novembre 2011 j'ai reconduit sans violence avec d'autres personnes un policier en civil hors de la manifestation tracto-vélo à Notre Dame des Landes. J'ai été jugé à Saint Nazaire pour outrage et violence sur personne dépositaire de l'autorité publique et... refus de prélèvement ADN. 
Le rendu du tribunal fut de 12 mois de prison avec sursis pour violence en récidive (la première fois étant dû à une tarte à la crème sur un politicien local) et deux mois de prison avec sursis pour le refus de prélèvement ADN.

Ayant aussi fait appel de cette décision la cour d'appel de Rennes juge donc le même jour les deux affaires... La justice ne s'acharnerait-elle pas sur un militant anti-aéroport ?
 
Comme beaucoup d'autres personnes jamais je ne donnerai mon ADN car mes gênes m'appartiennent. Ils ne sont la propriété ni de la science, ni de la police, ni de la justice. En créant le FNAEG (fichier national automatisé d'empreintes génétiques) l'état fabrique un outil puissant de contrôle social où déjà 2 millions d'individuEs sont prisonnierEs pour 40 ans. Tout ça pour une utilisation empirique, hasardeuse, en tout cas répressive ce qui est insoutenable, invraisemblable, insupportable aux yeux du plus grand nombre.

Ils veulent capturer nos gênes pour mieux contrôler nos vies. Pour mieux nous soumettre à leur meilleur des mondes.

Non au fichage ADN et au monde qui va avec ! Non à l'aéroport !

Je vous invite à relayer l'information et à vous organiser le 03 décembre (et/ou d'autres jours) contre cette violation de l'individuEs qu'est le fichage ADN.

Rodolph B.


vendredi 11 octobre 2013

Flash-ball : Témoignage de Pierre délibéré de la cour d'appel de Rennes

Pierre a été Blessé en 2007 par un tir de Flash-Ball (LDB) lors d'une manifestation devant le rectorat de Nantes. En 2012 le tireur a été relaxé par le tribunal de Nantes. La cour d'appel de Rennes vient de rendre son verdict au cours d'un délibéré dont Pierre nous fait le récit ci dessous.

Communiqué

Rennes 11 octobre 2013 : parodie de Justice, dernier épisode
Non-récit du délibéré du procès en appel
Vendredi 11 octobre, 8 heures,

De grosses gouttes et pluie et un vent glacial nous accueillent dans la Métropole Rennaise. 
Déjà l'automne.
C'est le sixième automne depuis que j'ai été touché de plein fouet au milieu d'une foule de manifestants lycéens : un policier cagoulé avait ajusté le canon de sa nouvelle arme sur mon visage. C'était en 2007. J'avais 16 ans.
Le tireur, Matthieu Léglise est un récidiviste, il s'était porté volontaire pour tester le LBD alors en expérimentation. Un de ses terrains d'expérience : les cortèges de lycéens.
Matthieu Léglise avait continué à parader en uniforme, armé, dans les rues nantaises les mois et les années qui ont suivi. Faire comparaître ce policier au bout de plusieurs années est déjà le fruit d'un combat âpre, de longue haleine. Je me heurtais au mur kafkaïen de l'État français, autrement plus armé, solide et organisé que moi.
En mars 2012, le tribunal de Nantes, noir, lugubre, pris en étau par une multitude de fourgons bleus, avait prononcé la relaxe du policier tireur.
« Il n'avait fait qu'obéir aux ordres »
Nous avons fait appel contre cette carte blanche qu'un Juge nantais avait offerte à toutes les polices pour mutiler en toute impunité. Offrant une jurisprudence favorable pour tireurs au flashball. Plus d'un an plus tard, en juin 2013, je plaidais sans intermédiaire, face aux magistrats de la Cour d'Appel de Rennes. Je rappelais que la police avait menti à d'innombrables reprises, détruit des éléments du dossier (Procès verbaux de tirs, films policiers au moment des tirs), mais que mon cas n'était pas isolé. Il faisait partie d'un tout, d'une offensive sécuritaire de militarisation des policiers, d'impunité garantie. Plusieurs dizaines de personnes ont été gravement blessées ou tuées depuis ma blessure en 2007.
Cette Cour sera-t-elle moins soumise à la terreur qu'exerce la police nantaise ?
Le délibéré est alors annoncé pour octobre 2013.
« On est dans un État de Droit »
C'est l'argument éructé par un uniforme pour justifier le barrage policier mis en place par ses collègues pour nous empêcher -moi, mes amis, la LDH partie civile- d'assister au délibéré de l'affaire. Je découvre une curiosité dont je n'avais encore jamais entendu parler : le délibéré à huis clos, où l'on empêche aux plaignants d'assister aux audiences qui les concernent. Le Juge rennais rend un délibéré clandestin. Et tout cela, au nom du Droit. Les policiers prétendent qu'il n'y a pas de place, comme ils l'avaient déjà prétendu aux audiences qui avaient précédé : ils mentent. Ils font entrer devant nous plusieurs personnes, tout en nous bloquant. Les journalistes ont eu -pour certains- plus d'informations que je n'ai pu en avoir sur ma propre affaire.
« J'en ai rien à foutre »
Ajoute le même policier quand je le préviens que je ferai connaître cette nouvelle mascarade judiciaire, l'intimidation, le mépris que nous sommes en train de subir.
De toute évidence, des ordres ont été donnés : filtrer les gêneurs. Les autres peuvent rentrer, pas nous. Nous sommes bloqués devant le portique de sécurité du Tribunal par les forces de l'Ordre.
Je pouvais raisonnablement m'attendre à la lâche décision de confirmer la relaxe du tireur. Je n'avais par contre pas imaginé que les magistrats aient besoin d'un rideau de policiers pour éviter qu'un plaignant assiste à la décision qui le concerne.
Un policier lève son majeur en notre direction. Ses collègues sont hilares. Jusqu'au bout, sur le fond comme sur la forme : pathétiques.
« La Cour d'Appel a confirmé la relaxe totale de Mathieu Léglise»
C'est finalement une secrétaire qui me le confirme alors que j'ai du forcer le portique pour pouvoir obtenir l'amorce d'une information. Il est maintenant près de 10 heures, les délibérés ont été lus depuis longtemps. L'argumentaire du Juge ne me sera pas donné ce jour, j'ai raté le délibéré pour des « raisons de sécurité ».
Jusqu'au bout le cynisme, l'humiliation l'impunité policière règnent. Une énorme machine essaie de détruire une deuxième fois ceux qui tentent de survivre aux violences infligées par les forces de l'Ordre.
On retrouve les mêmes pratiques, les mêmes mensonges, les mêmes intimidations dans les différentes affaires de flashball -et de violences policières au sens large-. C'est le blessé qui se retrouve jugé, accusé. C'est la double peine. Il faut garder la tête haute. Sans illusion.
La police sarkozyste m'a mutilé. La Justice socialiste confirme aujourd'hui la relaxe du policier tireur. Entretemps, les ministres de l'intérieur successifs ont offert des centaines de ces « armes à feu à usage militaire » -selon la terminologie officielle qui catégorise ces objets- que sont les LBD. Les mutilés se sont multipliés.
Ce combat continue au Tribunal Administratif pour faire condamner la chaîne de commandement du policier, l'État qui a armé le tireur. Ce dernier ne sera pas inquiété. C'est une page qui se tourne.
Une pensée pour tou-te-s les blessé-e-s par les armes de la police. Le dernier -à ma connaissance- : Salim, 14 ans, à Trappes cet été.
Ni oubli, ni pardon,
Pierre



samedi 5 octobre 2013

Censure en Pays De La Loire


La censure existe toujours pour preuve cette atteinte à la liberté d'expression et de création exercé par Jacques AUXIETTE Président de région.


LETTRE OUVERTE A MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REGION PAYS DE LA LOIRE

Monsieur le Président,

En avril dernier, le comité technique chargé d'émettre un avis sur les projets de films sollicitant une subvention de la Région Pays de la Loire, a décidé à l'unanimité d'attribuer une aide au développement de 4000 euros pour le film de Vincent Lapize « Dernier continent ». Ce projet de documentaire traite de la question de l'engagement collectif, en retraçant la lutte des militants opposés au projet d'aéroport de Notre Dame des Landes.

 La procédure d'attribution des subventions prévoit ensuite que les avis du comité technique, réunissant des professionnels du cinéma et de l'audiovisuel, soient soumis en commission permanente au vote des élus de la Région. Considérant que le sujet du film allait à l'encontre du projet d'aéroport de Notre Dame des Landes soutenu par l'exécutif régional, le dossier a été retiré de l'ordre du jour de la commission permanente. 

 Certes, le règlement d'intervention de la région stipule que le comité technique ne rend qu'un avis d'experts qui doit être soumis au vote des élus. Mais dans l'histoire du fonds d'aide régional à la création audiovisuelle et cinématographique, il n'y a eu qu'un précédent où l'exécutif régional s'est opposé au versement d'une aide défendue par le comité technique, et votée en commission permanente : c'était en 1998. La région était alors dirigée par François Fillon, et un projet de court métrage de Sébastien Lifshitz traitant d'homosexualité avait été censuré a postériori, malgré le vote positif du comité d'experts et de la commission permanente. « Une affaire extrêmement grave ! » « Un acte de censure ». « L'assemblée régionale ne doit pas intervenir sur le contenu des œuvres » aviez-vous déclaré dans la presse à l'époque, comparant cette affaire « à ce qui se passe dans les municipalités gouvernées par le FN et les Régions sous sa tutelle » (ouest France du jeudi 15 octobre 1998). Quinze ans plus tard alors que vous êtes à la tête de la région Pays de Loire, vous n'hésitez pas à reproduire les actes que vous dénonciez à raison, en retirant de l'ordre du jour de la commission permanente le dossier du film de Vincent Lapize, privant l'assemblée régionale d'un débat, et estimant dans un communiqué que « se draper derrière les principes de liberté de création et d'expression relève de la plus totale démagogie ».

 Contrairement à ce que vous soutenez, la polémique soulevée par ce refus d'aide n'est pas mauvaise : elle est saine. Aucun professionnel de la filière ne peut défendre votre position qui signe la fin de la liberté de création des auteurs et réalisateurs, dès lors qu'ils souhaiteront obtenir le soutien de la région. Vous savez pourtant à quel point ces aides sont déterminantes pour la production de ces films souvent fragiles, portés par des producteurs qui se battent pour faire vivre la création cinématographique en région.

A ce jour, la société de production du film n'a toujours pas reçu de réponse officielle à sa demande d'aide. Il y a quelques jours seulement, les membres du comité technique ont reçu un courrier signé du Vice-Président de la Région Alain Gralepois, leur apprenant que contrairement à l'avis émis, la Région ne verserait pas l'aide au développement, pour des raisons de « cohérence avec la politique régionale ». Cinq d'entre eux ont décidé de démissionner du comité technique, considérant que cette décision était : « un affront à leur professionnalisme » et « une erreur politique majeure ».

Nous soutenons largement leur décision, tout comme celle de Daniel Ramponi, élu qui a démissionné de la présidence du comité technique dès le mois de juillet. Le soutien à la création audiovisuelle et cinématographique est une action noble qui n'a rien à voir avec la communication.

Nous vous demandons de respecter l'avis émis par le comité technique et de soumettre le dossier à la commission permanente, afin de prouver votre attachement aux valeurs démocratiques et à la défense de la création culturelle. 

 Le 1er octobre 2013 

Sophie Averty, réalisatrice- Brigitte Baron-Chevet, réalisatrice - Hubert Budor, réalisateur - Céline Durand, directrice Film en Bretagne- Patrice Gérard, réalisateur- Catherine de Grissac, réalisatrice - Martin Gracineau, ingénieur du son - Mickael Hamon, réalisateur - Patric Jean, cinéaste - Bertrand Latouche, chef opérateur image - Maël Mainguy, directeur de production - Jean-François Maitre, ingénieur du son - Jean-François Marquet, réalisateur - Florence Mary, réalisatrice - Benoit Maximos, chef monteur - Frédéric Mousson, chef opérateur image - Christian Rouaud, cinéaste - Estelle Robin-You, productrice - Serge Steyer, réalisateur - Bertrand Tesson, réalisateur - Céline Thiou, réalisatrice - Frédéric Violeau, réalisateur
et
le conseil d'administration de Film en Bretagne


Vous avez le lien pour signer avec nous cette lettre ouverte, et surtout ne pas hésiter à la faire suivre. https://www.facebook.com/nonalacensure.paysdeloire/posts/1391593404408073

Pour ajouter votre nom à la liste des signataires, sans passer par facebook envoyez un courriel à l'adresse suivante : nonalacensure.pdl@gmail.com


jeudi 3 octobre 2013

Poitiers 12-13 octobre 2013 - Quatrième forum antirépression

Comité Poitevin Contre la Répression des Mouvements Sociaux ANTIREP 86

Après le 1er forum des 5-6 décembre 2009 (réponse à la répression de la manifestation anticarcérale du 10 octobre), un 2e forum s’est tenu à Poitiers les 13-14 novembre 2010, puis un troisième les 26-27 novembre 2011. Ce fut chaque fois l’occasion d’échanger des expériences et de débattre sur l’évolution de plus en plus répressive de notre société avec divers acteurs/militants poitevins, mais aussi avec des collectifs venus d’un peu partout du Grand Ouest.
De « la ville aux cent clochers » de la droite traditionnelle, Poitiers la « socialiste » est devenue la ville aux cent procès contre celles et ceux qui entendent contester l’ordre établi, réclamer leur droit au logement ou à ne pas être expulsés, ou tout simplement à manifester dans la rue.
Cela fait maintenant seize mois que la gauche est au pouvoir au niveau national, et nous savions que cela ne changerait rien ! Le gouvernement socialo-écologiste mène sans coup férir une politique de modernisation des outils répressifs à l’égard de pans entiers de la société, qu’il s’agisse des salariés, des immigrés ou de tous les secteurs qui tentent de réagir contre l’offensive généralisée du capital et de l’Etat.
C’est pourquoi nous invitons tous les collectifs de Poitiers et d’ailleurs qui se sentent concernés par ce constat à participer à deux nouvelles journées de discussions contre la répression et le contrôle social les samedi 12 (à partir de 14 heures) et dimanche 13 octobre à l’auberge de jeunesse de Poitiers, 1 allée Roger-Tagault.
Chacun apportera son expérience lors des différents débats indiqués sur le programme ci-joint, et le dimanche matin une table ronde entre les différents collectifs et individus luttant contre la répression clôturera ce forum où nous espérons vous voir nombreuses et nombreux.

Comité Poitevin Contre la Répression des Mouvements Sociaux ANTIREP 86

DEUX JOURS DE DISCUSSION
contre la répression et le contrôle social

PROGRAMME DU SAMEDI 12 14:00 pour le droit au logement
et contre le contrôle social
16:30 Du ghetto des cités à la prison
18:00 pause casse-croute
20:00 les atteintes à la liberté de manifester à poitiers et ailleurs
22:00 Discussion sur les moyens de notre autodéfense
 

PROGRAMME DU DIMANCHE 13
10:00 table ronde entre les différents collectifs et individus luttant contre
la répression


ENTRéE LIBRE ET GRATUITE
à l'auberge de jeunesse
1 allée roger tagault à poitiers
ANTIREP2013 (A) RISEUP.NET







 

mercredi 18 septembre 2013

Manifeste de solidarité avec les quatre inculpés de l'entartage contre le TGV

MANIFESTE DE SOLIDARITÉ AVEC LES QUATRE INCULPÉS DANS LE PROCÈS DE L'ENTARTAGE DE YOLANDA BARCINA CONTRE LE TGV
Le procès aura lieu le 18 novembre et les peines encourues sont de 5 à 9 ans de prison

Le 27 octobre 2011, trois personnes ont "entarté" la presidente de la région de Navarre, Yolanda Barcina, lors de l'assemblée de la Communauté du Travail des Pyrénées qui avait lieu dans la ville de Toulouse. Le visage de Barcina a été, pendant quelques instants, couvert de meringue. Cette action de protestation réalisée par le mouvement de désobeissance au TGV Mugitu! avait comme objectif de dénoncer la responsabilité de Yolanda Barcina dans l'imposition du TGV en Euskal Herria (Pays Basque), un projet qui, dès sa naissance, a suscité une très grande opposition. À Toulouse, l'action n'a pas été suivie d'une arrestation ou d'une identification, les gardiens se sont limités à expulser les activistes de la salle. Cependant à leur retour en Navarre, les auteurs de l'entartage ont été arrêtés par la police et accusés d'un délit d'attentat à l'autorité par la cours d'assise, un tribunal d'exception qui s'est arrogé le droit de les juger. De plus, une quatrième personne a été postérieurement accusée du même délit à cause de sa participation dans l'action de protestation de Toulouse et à la conférence de presse réalisée le jour suivant à Pampelune pour expliquer les raisons de cette action. Actuellement, la cours d'assise a fixé la date du procès le 18 novembre et réclame des condamnations qui vont de 5 à 9 ans de prison.

Le Train à Grande Vitesse est un projet écologiquement dévastateur et économiquement désastreux. Grand gaspilleur d'énergie, destructeur de l'environnement, bruyant, le TGV accroit la centralisation du territoire créant de grandes aglomérations au détriment des villages et petites villes, il encourage l'hypermobilité et l'élitisme: la plupart des gens ne l'utilise que très peu ou jamais, et seule une minorité s'en sert habituellement. De plus, les grosses infrastructures comme le TGV impliquent un énorme gaspillage des ressources publiques et elles sont à l'origine des fortes réductions budgétaires que nous souffrons actuellement.

Les dirigeants ont bien entendu caché pendant 25 ans ce que ce projet allait coûter du point de vue social, économique et écologique; ils ont menti en chantant les louanges de ce moyen de transport et ont insulté voire même criminalisé l'opposition au TGV à chaque fois qu'elle est apparue, alors qu' ils se sont beaucoup de fois enrichis frauduleusement comme le prouvent les "papiers" de l' affaire Bárcenas. Yolanda Barcina représente à la perfection cette attitude arrogante et continuellement mensongère.

C'est pourquoi nous considérons que des actions populaires comme "l'entartage" de dirigeants qui, comme Yolanda Barcina, imposent le TGV en cachant ses effets nocifs et son véritable impact économique et social, sont un mode de contestation parfaitement légitime et compréhensible. D 'autre part, nous dénonçons la gravité et la disproportion des peines de 5 à 9 ans de prison jamais vues auparavant dans aucun pays occidental, puisque les actions d'entartage similaires à celle-ci ont à peine eu de conséquences légales. Tout cela contraste honteusement avec la "magnanimité" des tribunaux envers les politiciens menteurs et corrompus, absous la plupart des fois.

C'est pourquoi, nous exigeons que les travaux du TGV se paralysent et que le procès judiciaire contre les quatre accusés de l'entartage qui a sucré le visage de Barcina n'aie plus lieu. En outre, cette affaire aurait dû être en tout cas jugée à Toulouse, lieu des faits. Nous voyons bien que ce procès possède tous les éléments qui définissent "l'injustice pénale", comme l'utilisation de tribunaux d'exception qui se chargent de la répression de la dissidence sociale et l'application de code pénaux de plus en plus répressifs pour criminaliser la désobéissance civile. Nous désirons aussi que la fin de ce procès mène à une prise de conscience quant à l'inutilité et l'agressivité du TGV et d'autres infrastructures tout aussi mégalomanes et destructrices.

Non au Train à Grande Vitesse
Stop au procès contre les quatre inculpés
La désobéissance n' est pas un délit
Diffusion du manifeste:
Nous vous demandons de distribuer ce manifeste de solidarité dans votre entourage et d'envoyer votre soutien à l'adresse mugituaht@gmail.com , en indiquant votre nom ou celui de votre association.

Prochaines mobilisations:
12 novembre:
Journée d'actions décentralisées et concentrations de solidarité.

16 novembre:
Manifestation de soutien aux inculpés et contre le TGV à Pampelune

18 novembre:
Procès et concentration devant la Cours d'Assise (salle de San Fernando de Henares, Madrid).

Soutien économique:
3035.0068.08.0680058591 (Laboral Kutxa)

Campagne de solidarite:
Nous appelons donc à la population à agir de la façon qu' elle trouve la plus opportune: en participant aux mobilisations proposées; en ecrivant aux médias; en organisant des débats avec les entarteurs; en promouvant des iniciatives de soutien économique (concerts, tirages au sort...); en adhérant personnellement ou collectivement au manifeste; en soutenant économiquement; etc.

Contact:
Téléphone: (0034)654480589

Pour plus d'information:










dimanche 23 juin 2013

Procès en appel: Contre le flashball et son monde, ne désarmons pas!

Rendez vous à RENNES le 28 juin à partir de 9h

devant la Cour d'Appel/Parlement de Bretagne


Le 27 novembre 2007, la police nantaise expérimente une nouvelle arme sur une manifestation lycéenne, le LBD 40 : nouvelle génération de flashball plus puissante et plus précise. Pierre perd l'usage d'un œil.

En avril 2012, après plus de 4 ans de procédure, le policier, tireur cagoulé –porté volontaire pour tester l'arme expérimentale- Mathieu Léglise est relaxé dans un tribunal de Nantes encerclé par des cohortes policières. La police mutile, la Justice relaxe.


Entretemps, les mutilations policières au flashball se sont multipliées dans l'impunité totale: Joachim et Geoffrey à Montreuil, Joan à Toulouse, Nassuir à Mayotte, Daranka à Corbeil-Essonne, Ayoub à Montbéliard, Bruno et Alexandre à Villiers-le-Bel, à Notre-Dame-des-Landes et ailleurs…


Le 22 mars 2013 devait avoir lieu l'appel du procès contre le policier tireur. La cour d'appel a reporté l'audience. C'est encore une fois une parodie de justice.

Le 28 juin à Rennes, l'appel doit enfin avoir lieu. Soyons nombreux à leur rappeler que nous ne pardonnons pas le terrorisme d'Etat!

Les violences policières ne sont pas des « bavures » ou des cas isolés, mais traduisent la volonté de terroriser tous ceux qui ne restent pas à leur place.
La police, en dirigeant toujours ses armes sur les pauvres, précaires et révoltés, les rappelle toujours à l'ordre établi. C'est un outil de soumission aux riches et aux décideurs.

Ne laissons plus passer les mensonges, les crimes et l'impunité de la police!
Contre le flashball et son monde, ne désarmons pas!

Rassemblement vendredi 28 juin à Rennes, à partir de 9h, devant la Cour d'Appel au Parlement de Bretagne.


mercredi 22 mai 2013

31 MAI 2013 : LE NUCLÉAIRE FAIT SA JUSTICE, DE VALOGNES À MONTABOT

 31 MAI 2013 : LE NUCLÉAIRE FAIT SA JUSTICE, DE VALOGNES À MONTABOT


Le week-end du 17 au 20 mai sera l'occasion d'inaugurer à Montabot (50),
un lieu collectif d'organisation contre le nucléaire et la ligne Très
Haute Tension Contentin Maine. Cette grange, située aux pieds de la ligne
bientôt en fonction, s'inscrit dans la continuité de plus de 2 ans de
lutte contre le nucléaire en souhaitant proposer un espace
d'organisation et de discussion pérenne.

En novembre 2011, quelques mois après la catastrophe de Fukushima,
quelques centaines de personnes se retrouvent à
Valognes (50) dans le but de perturber le départ d'un train de transport
de déchets nucléaires vers l'Allemagne. Dans ce contexte, ce camp était
l'occasion de relancer l'opposition au nucléaire. C'est sur les mêmes
bases d'horizontalité et d'action concrète qu'au Chefresnes une assemblée
se constitue pour lutter contre la ligne THT. Durant plusieurs mois des
liens se tissent localement mais aussi avec d'autres luttes contre des
projets d'aménagement du territoire (ZAD, Centre d'enfouissement à Bure,
Centrale à gaz à Landivisiau…), période pendant laquelle, les chantiers de
la ligne ont étés perturbés par des blocages, des déboulonnages et autres
sabotages. En juin 2012, dans cette continuité, un camp s'organise à
Montabot, occasion d'approfondir les réflexions sur le nucléaire et
d'organiser, le dimanche 24, une action contre la ligne.

Si ces deux ans de lutte ont été riches en rencontres et actions
collectives, ils ont aussi été marqués par la répression, qu'elle nous
touche physiquement, psychiquement ou quand elle tente de nous isoler face
à la justice. Le 31 mai 2013, nous appelons donc à venir soutenir deux
copains convoqués devant la Cour d'Appel de Caen.

—————————

PROCES A VENIR :

Ce 31 mai à 8h30, procès en appel des deux copains poursuivis
respectivement pour :
- A Valognes, en novembre 2011, intrusion sur les voies et détention de
fumigènes, refus de fichage ADN ; condamné en première instance à un mois
d'emprisonnement avec sursis pour le refus de fichage.
- A Montabot, en juin 2012, participation avec arme à un attroupement,
dissimulation du visage et refus de se disperser après sommation,
violences aggravées ; condamné en première instance à trois mois
d'emprisonnement pour les violences.

Le 11 juillet 2013, seront jugé-e-s à Laval les 5 militant-e-s
poursuivi-e-s pour avoir volontairement dégradé un pylône de la ligne THT
Cotentin Maine, et pour avoir participé sciemment au groupement que
constituait selon le parquet de Laval l'action du 28 avril 2012 à Saint
Cyr le Gravelais.

C'est pour ne pas laisser la justice individualiser que nous appelons à
toutes formes de solidarités.

Soutien financier : chèque à l'ordre de l'APSAJ – Association pour la
solidarité et l'aide juridique, APSAJ, 6 cours des alliés, 35000 Rennes.
RIB : 42559 00055 41020014732 07
IBAN : FR76 4255 9000 5541 0200 1473 207 / BIC : CCOPFRPPXXX



Tract/affiche à télécharger pour impression :
http://antitht.noblogs.org/files/2013/05/Document-1-page001.jpg

Article sur le blog de la lutte antiTHT : http://antitht.noblogs.org/879

samedi 18 mai 2013

Mobilisation au Tribunal de Saint-Nazaire Mardi 21 mai à 14H00

Relaxe totale pour Christian
Non à la criminalisation des opposants à Notre Dame des Landes


Le mardi 21 mai un camarade paysan est convoqué au tribunal de Saint Nazaire à 14h pour y répondre des inculpations de refus d'obtempérer et refus d'ADN. En effet le soir de la journée d'action «Sème ta zad», alors qu'il rentrait chez lui en tracteur, il ne se serait pas arrêté à un contrôle de police. Alors qu'il avait reçu une convocation classique  qui a suscité un appel à rassemblement, il a été arrêté chez lui (donc son identité était bien connue !) avec un déploiement de forces policières incroyable  -dix cars de gardes mobiles – , placé en garde à vue au nord est du département comme pour le mettre hors d'atteinte de toute solidarité venant de celles et ceux avec qui il vit et lutte, et enfin  après une nuit de cellule il a été retransporté à l'ouest du département à toute allure sous escorte pour y être inculpé ! Cela n'a pas stoppé la solidarité puisque nous avons tenu un rassemblement déterminé et joyeux devant la gendarmerie de Châteaubriand toute la journée jusqu'au milieu de la nuit avec musique et messages de solidarité pour contrer la manœuvre d'isolement tentée par la préfecture contre l'un des nôtres.

Ce procès constitue une preuve de plus du déploiement de tout l'arsenal juridico-policier et de la politique de harcèlement menée actuellement par les autorités contre les militants  et militantes qui osent s'exprimer et s'opposer à la politique d'aménagement du territoire de NDDL et qui sont quasi automatiquement mis hors la loi par l'acharnement de la police et des tribunaux.
Depuis le début de la lutte les contrôles d'identité se multiplient accompagnés d'arrestations et de gardes à vue. Ce sont environ 200 interpellations recensées par l'Equipe Légale depuis octobre 2012 avec pas moins de 46 procès dont 1/3 en comparutions immédiates. Il en va de même pour les contrôles routiers sur la ZAD et alentour, véritables harcèlements répétés des flics qui agissent sur ordre préfectoral contre la population avec pour résultat des amendes diverses et variées et la tentative de fichage généralisé.

Il s'agit de faire peur, de dissuader tous ceux et celles qui expriment une opinion opposée aux pouvoirs politiques en place. Il s'agit de criminaliser les individus qui osent dire non à ceux qui trônent dans les palais de la république et de la région, du département ou de la métropole !!! Plus largement, le nombre des prisonniers et prisonnières en France est passé de 35 000 au début des années 80 à 65 000 aujourd'hui. Ce sont les classes populaires qui sont frappées par cette logique du tout répressif.

Alors que les lois sécuritaires s'étendent de plus en plus au nom de l'anti terrorisme pour endiguer la révolte face à ce monde où règne le profit pour les uns et la misère pour les autres, tout mouvement social se heurte à une répression implacable de la part des fondés de pouvoir de la classe dominante. Un appareil répressif monstrueux se développe, depuis le sur- armement des policiers et le développement de brigades préposées à la provocation jusqu'aux fichages multipliés par le nombre de services policiers, sociaux, fiscaux ,médicaux, financiers, militaires et de plus en plus privés au service des multinationales. Si à l'origine, les criminels sexuels étaient la justification du fichage ADN, aujourd'hui il s'étend à tous les militantEs. Le nombre de personnes fichées augmente de manière exponentielle : au total il y avait 717 000 personnes fichées en 2008, nous en sommes à près de 3 millions à l 'heure actuelle. Il est possible de refuser le prélèvement ADN : d'après la loi sur l'inviolabilité du corps, le consentement de la personne est nécessaire. Mais ce droit est aussi un délit et un délit infini, car après une condamnation pour avoir refusé le prélèvement ADN la police peut vous redemander de nouveau de vous soumettre au prélèvement, et si vous refusez encore une fois vous êtes en situation de récidive, ce qui aggrave vos peines, et ainsi de suite tant qu'il y a refus.

Le champ juridique est un espace de lutte qu'il faut donc réinvestir. Aujourd'hui de nombreuses personnes se laissent condamner sans même chercher à contrecarrer ce dispositif de répression qui ne dit pas son nom... La justice rendue au nom de la république sert en fait les puissants et légitime leurs intérêts. Dans la lutte contre le projet d'aéroport, cette justice qui prétend défendre l'égalité, la liberté et la fraternité, sert systématiquement Vinci, Ayrault et autres politiciens nantais, à coups de condamnations, d'expulsions et d'expropriations. Ce n'est qu'au prix d'une mobilisation collective que la population réussira à inverser cette instrumentalisation des tribunaux. A la fois sur le terrain, en résistant pied à pied aux pelleteuses protégées par les flics, mais aussi en investissant l'anti-repression comme un aspect incontournable de la lutte.

Par notre mobilisation la plus massive possible en faveur de Christian aujourd'hui et des prochains inculpéEs de nos luttes demain, réaffirmons la légitimité de notre combat ! Ne laissons pas les camarades seulEs face aux juges et à l'empilement des lois plus répressives les unes que les autres !


Faisons nous entendre !
Solidarité avec Christian ! 
Solidarité avec les inculpéEs de Notre Dames des Landes et avec tous les résistantEs d'ici et d'ailleurs !

Soyons nombreux-ses au tribunal de Saint-Nazaire
Mardi 21 mai 2013 - 14H00

Comité Anti Répression Issue de la Lutte Anti Aéroport

lundi 22 avril 2013

Contre le fichage ADN – Soutien à Mikaël

Contre le fichage ADN – Soutien à Mikaël

Peu après la manifestation pour l'éducation nationale du 10 décembre 2008, Mikaël, lycéen de 19 ans en terminale, a été arrêté et placé en garde-à-vue durant 15 heures, pour avoir tenté de dégrader une poubelle à Saint-Nazaire. Lors de cette garde-à-vue, il a refusé de donner son ADN. Inculpé pour dégradation d'une poubelle au préjudice de la mairie de Saint-Nazaire, ainsi que pour refus de prélèvement ADN, il s'est vu infliger une peine, lors de l'appel, de 30 heures de TIG pour chaque infraction soit 60 heures au total.

À plusieurs reprises il a été convoqué pour prélèvement ADN par la gendarmerie, ce qu'il a refusé 4 fois, considérant qu'il en va de la préservation des libertés publiques et individuelles de chacun.

Plus d'un an après cette condamnation, (qui a eu lieu) en janvier 2011, il n'a pu effectuer ces heures car rien ne lui a été proposé contrairement au déroulement habituel délivré par les services du SPIP. Il est donc de nouveau poursuivi pour refus de prélèvement ADN et doit comparaitre le 7 mai 2013 à 14 heures au Tribunal de Grande Instance de Nantes. Il doit également se présenter devant le Tribunal de Grande Instance de Nantes le 27 juin 2013 à 14 heures pour ne pas avoir effectué sa précédente condamnation.

Tout contrevenant à un prélèvement ADN est condamnable à 1 an de prison et 15000 euros, soit beaucoup plus lourdement que la tentative de délit dans le cas présent. Dans le cadre des TIG l'article 434-42 du code pénal prévoit que « la violation, par le condamné, des obligation résultant de la peine de travail d'intérêt général prononcée à titre de peine principale ou de peine complémentaire est punie de 2 ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende ».

137 infractions relèvent du fichage ADN. À l'origine, les criminels sexuels en étaient la cible, maintenant cela s'étend aux militants syndicalistes, écologistes (faucheurs d'OGM) jeunes (blacks, beurs et blancs dits « marginaux »)… Les délits financiers sont bien sûr exemptés de ce prélèvement… Le nombre de personnes fichées augmente de manière exponentielle : au total il y avait 717 000 personnes fichées en 2008, nous en sommes à près de 3 millions à l 'heure actuelle.

Il faut savoir que la conservation de l'ADN dans le FNAEG (Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques) est de 40 ans, qu'il y ait eu condamnation ou simple suspicion.

Il est possible de refuser le prélèvement ADN : le consentement de la personne est nécessaire, d'après la loi sur l'inviolabilité du corps (art. 16-1, issu de la loi n° 94-653 du 29 juillet 1994 du code civil). Mais ce droit est aussi un délit et un délit infini, car après une condamnation pour avoir refusé le prélèvement ADN la police peut vous redemander de nouveau de vous soumettre au prélèvement, et si vous refusez encore une fois vous êtes en situation de récidive, ce qui aggrave vos peines, et ainsi de suite tant qu'il y a refus.

Soutenons le refus de se soumettre au prélèvement ADN et à son fichage et souvenons- nous : "Une société qui est prête à sacrifier un peu de sa liberté contre un peu de sa sécurité, ne mérite ni l'une ni l'autre, et perdra les deux." (Benjamin Franklin)

SOUTENEZ MIKAËL:
VENEZ NOMBREUX
À 14 HEURES LES 7 MAI ET 27 JUIN
AU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE NANTES

Comité de soutien à Mikaël : comitesoutienmikael@gmail.com

dimanche 14 avril 2013

Guide du manifestant arrêté mis à jour

http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article5403

contrôles d'identité : vos droits


Edité pour la première fois en avril 2005 par le Syndicat de la Magistrature, le « Guide du manifestant arrêté » a été mis à jour, enrichi, illustré et mis en ligne en mars 2013. Pour tout savoir sur vos droits si vous êtes contrôlé, arrêté, accusé, jugé en comparution immédiate, fiché ...

Parties à consulter si vous êtes :

• arrêté
• accusé
• jugé en comparution immédiate
• fiché

Téléchargement du guide : http://www.guidedumanifestant.org/.

samedi 6 avril 2013

Amal Bentounsi/ communiqué de solidarité

Soutien à Amal Bentounsi !

Amal Bentounsi a été convoquée le mercredi 20 février 2013 devant la
police pour « diffamation envers une institution représentant l'autorité
publique ». Une plainte déposée par le ministre de l'Intérieur Manuel
Vals lui reproche certains contenus de son blog :

http://www.urgence-notre-police-assassine.fr/

Son frère Amine Bentounsi a été tué le 21 Avril 2012 d'une balle dans le
dos par un policier depuis mis en examen pour homicide volontaire.
Gyrophares allumés, une centaine de voitures de police avait alors
bloqué les Champs Elysées le 26 avril 2012 pour défendre leur collègue.
Quant à Nicolas Sarkozy, il avait préconisé, en leur répondant, la
nouvelle notion de « présomption de légitime défense ».

Souvenons-nous que Sarkozy s'était déjà attaqué à Hamé du groupe de rap La Rumeur qui
avait écrit que « (...) les rapports du Ministère de l'Intérieur ne
feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de
police sans qu'aucun des assassins n'ait été inquiété ». Au bout de 8
ans de procédure l'Etat a été débouté de son action.

En s'attaquant au combat d'Amal Bentounsi pour rendre la vérité et
justice à son frère assassiné, Manuel Vals ne change pas de politique
par rapport à ses prédécesseurs sarkozystes.

Nous, soussigné(e)s, dénonçons cette nouvelle tentative de mettre en
cause la liberté d'expression. Nous, nous déclarons solidaires d'Amal
Bentounsi, exigeons le retrait de la plainte de Manuel Vals et l'abandon
de toutes poursuites judiciaires éventuelles contre Amal Bentounsi.

Le 5 mars 2013


Contact: solidariteab@free.fr

jeudi 14 mars 2013

Un an et demi qu'on nous emmerde, des nouvelles de l'affaire de Labège




Le 14 mars aura lieu le procès pour les refus d'ADN suite aux arrestations du 15 novembre 2011. C'est le moment pour nous de faire un petit point sur plus d'une année sous mains de justice. Plus d'une année d'écoute, de filature, de contrôle judiciaire... bref des mois d'emmerdes. Des emmerdes pour les personnes directement impliquées dans l'affaire mais aussi tou.te.s leurs proches, ami.e.s et connaissances. 
Nous prenons la parole, nous qui aimerions nous occuper de bien d'autres choses que d'accusations fumeuses et de leurs conséquences. 



Mais pourquoi tout ça au fait ?

Le 05 juillet 2011, en fin de matinée, un groupe d'individu.e.s s'est invité dans les locaux de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) à Labège (31). Iles y sont resté le temps de signifier à cette institution, et à son personnel, le dégoût qu'elle leur inspire. En solidarité avec les jeunes mutin.e.s qui ont osé se révolter en mai de la même année dans l'Établissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM) de Lavaur, co-géré par l'Administration Pénitentiaire (AP) et … la PJJ. 
Une enquête est immédiatement ouverte. Dès le 13 juillet, le procureur de la république Valet nomme Didier Suc, juge d'instruction pour cette affaire. Il s'agit d'une information suivie contre X, pour des faits de :
Participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens à Labège le 5 juillet 2011
Violence commise en réunion sans incapacité à Labège le 5 juillet 2011
Dégradation ou détérioration du bien d'autrui commise en réunion à Labège le 5 juillet 2011
Lisons donc : tags, déversement de lisier et insultes. C'est dans ce jargon, une fois digérés par la justice, que sont retranscrits et donc criminalisables des moyens évidemment légitimes d'affirmer sa solidarité avec celles et ceux qui se révoltent.

Les quatre premiers mois de cette enquête sont soldés par une opération massive de gendarmerie à Toulouse, le 15 novembre 2011. Les flics ont perquisitionné sept lieux de vies, interpellé une quinzaine de personnes et embarqué un paquet d'affaires. Sept personnes sont mises en garde-à-vue, six sont présentées au juge d'instruction. Cinq d'entre elles sont mises en examen, quatre atterrissent directement à la Maison d'Arrêt de Toulouse-Seysses pour 2 à 3 mois de détention provisoire. La cinquième est dehors, sous contrôle judiciaire. La sixième reste « libre », avec un statut de témoin assisté. Et la septième est lavée de tout soupçons grâce à un alibi béton et vérifiable.
Jusqu'à aujourd'hui, aucune avancée, aucune nouvelle, aucune convocation, rien, juste une menace diffuse pour les présumé.e.s coupables de retourner en prison, pour leurs proches d'être associé.e.s à cette affaire et pour tout le monde de voir les flics débarquer dans nos maisons. On sait aussi que cette instruction sert à venir piocher des infos sur tout un tas de personnes « affiliées » à la mouvance fantoche ultra gauchiste toulousaine, et qu'on a écopé d'une surveillance continue de tous les espaces et acteur/ices de luttes pour une durée indéterminée.  


Crachez ici !

Aujourd'hui c'est le procès du refus d'ADN. C'est la punition pour avoir refusé le fichage systématique. Triste ironie quand on sait que ce refus à officiellement justifié les placements en détention provisoire alors que les ADNs ont quand même été pris sur les gobelets, fourchettes et mégots utilisés pendant les GAV. Viendront donc à la barre les cinq mises en examen, le témoin assisté et la personne mise hors de cause. Les raisons de ce refus sont connues mais nous pouvons les répéter encore. 
Nous constatons que le prétexte de la preuve ADN sert une volonté de fichage généralisé de la population entière. Cette découverte scientifique qui consiste à attribuer un profil unique à chaque être vivant est tellement complexe qu'elle en est opaque. C'est évidemment plus simple de nous faire accepter des choses quand on y comprend rien. On nous a d'abord dit que c'était pour ficher les « vrai.e.s criminel.le.s », les « dangereux/dangeureuses », or ce sont près de 3 millions de personnes qui sont maintenant inscrites à vie dans le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques. Pas de présomption d'innocence pour ces gens, il y a les parfait.e.s et les autres, celles et ceux qui sont déjà passé.e.s par la case GAV. 
Et ça ne s'arrête pas là, ou plutôt ça n'a pas vraiment commencé par là, les animaux non humains sont eux aussi fichés. Chaque être vivant peut donc être identifié, géré dans une base de données, intégré dans un calcul de statisticien, contrôlé et tracé. Un énorme marché presque intarissable car il y aura toujours de nouvelles personnes qui naissent et des nouveaux nés animaux. Concepteurs de logiciels de gestion, fabricants de matériel de prélèvement et matière grise de labo s'en frottent les mains. 
Outre l'aspect économique, être fiché individuellement ne concerne pas que nous. Nos parents et enfants sont directement mis dans la case « de la famille d'un.e présumé.e coupable » grâce à certains marqueurs qui constituent notre profil génétique. Se dire qu'on peut passer entre les mailles du filet pour s'en sortir un peu moins pire devient presque impossible. On friserait presque la récidive si nos aïeul.le.s ont commis des broutilles hors du cadre légal. Au final, tout le monde est fiché, pas que les « coupables », pas que les « suspecté.e.s d'un jour », pas que les « témoins » comme la police et la justice tentent de le justifier. 
Refuser que des mecs ou des nanas en bleu nous mettent un coton tige dans la bouche est assez facile, en assumer les conséquences fait un peu peur. On s'expose alors à des procédures judiciaires, autre espace opaque et inquiétant de l'arsenal répressif. On nous dit 15OOO euros d'amende et un an d'emprisonnement. En réalité les personnes qui ne sont pas relaxées pour ce délit, car ça arrive plus souvent qu'on ne le croie, écopent souvent d'une amende ou de peine avec sursis. Mais même si on encourt des peines légères, être reconnu.e coupable de ce délit veut dire risquer la récidive à chaque GAV. Quelque soit la suspicion de délit pour lequel on y est amené. Et plus on sera nombreu.ses.x à refuser, plus ce sera difficile de nous poursuivre...

Parmi les épées de Damoclès qui planent au dessus de nous, il y a donc ce procès pour refus de prélèvement des empreintes génétiques, mais il y a aussi l'instruction et ses mesures coercitives, le contrôle judiciaire en est une.


Du contrôle, judiciaire, mais pas que...

Pendant que le Didier Suc cherche suffisamment d'éléments pour justifier 20 mois d'enquête, les cinq mis.e.s en examen sont sous contrôle judiciaire. Cela va de l'obligation de résider chez les parents, de pointer toutes les semaines au commissariat, à l'interdiction de se voir et de sortir du territoire. Ces mesures restrictives ne sont pas les mêmes pour tout le monde, une incohérence de plus qui prouve le caractère aléatoire et opportuniste  de cette justice. Évidemment, elle tente encore d'isoler, d'atomiser et d'éviter toute réaction collective face à des accusations. S'institue alors la temporalité de l'instruction, faite d'immobilisme et de longue attente où un des moyens pour mettre en place un rapport de force passe par le juridique. Des demandes d'aménagement et de main levée de contrôle judiciaire sont répétées, le juge d'instruction et le parquet maintiennent la pression. Une fois de plus on voit une procédure basée sur des intimes convictions de juges et de procureurs voulant absolument faire peur et faire réfléchir à deux fois avant de lutter. Prouver que des gens sont coupables ou innocents ne les intéresse que très peu. Susciter l'immobilisme et le formalisme, voire la résignation de tou.te.s les pauvres et les agité.e.s, en revanche leur tient à cœur. Rester solidaires et faire bloc ensemble est un autre moyen de lutter face à la machine judiciaire et ne pas trop se laisser écraser. 
 On vous tiendra au courant quant aux suites de ces démêlées judiciaires même si nous n'en n'attendons rien. 


Nous ne sommes pas les seules dans cette situation, nous sommes bien conscien.te.s que nous avons les moyens de nous exprimer, dans certains réseaux et de demander de la solidarité. On aimerait juste que ces histoires judiciaires, concernant un certain milieu, ne nous fassent pas oublier la somme énorme de personnes qui se prennent la massue du code de procédure pénale dans la gueule. 

Un gros big up à elles et eux. 

contact : nonalepm [arobase] riseup [point] net

« La justice nique sa maire, le dernier juge que j'ai vu avait plus de vices que le dealer de ma rue... » 
ou 
On les emmerde 

Des proches des inculpé.e.s de Labège.