jeudi 18 novembre 2010

REPRESSION, VIOLENCES POLICIERES ET JUSTICE A SAINT NAZAIRE

Le texte ci-dessous a été remis aux journalistes lors de la
conférence de presse du CODELIB du 17 novembre 2010

Depuis le 29 janvier 2009, quand une journée nationale d'action
connaît une fin agitée à Saint-Nazaire, des manifestants sont
systématiquement jugés en comparution immédiate. Presque
automatiquement, un même tarif est appliqué par le tribunal local :
pour trois mois de prison ferme requis, c'est deux mois fermes et
presque toujours un mandat de dépôt immédiat !
Ainsi, depuis le 23 septembre 2010, pour 5 manifestations qui se sont
terminées par des heurts entre forces de l'ordre et manifestants, on
peut dresser ce sinistre bilan qui dénombre au moins :
• 64 interpellations (dont une vingtaine de mineurs)
• 60 gardes à vue
• 16 personnes traduites au tribunal au cours de 5 audiences en
comparution immédiate
• 15 jugées : 15 peines de prison ferme prononcées (17 au 16 novembre)
• 12 incarcérées avec mandat de dépôt, dont une détention «
préventive » pour avoir refusé la comparution immédiate !
• Des procès à suivre en novembre, décembre, et jusqu'en mars !
La pensée maîtresse du pouvoir sarkozyste, c'est « taper dur » !
Taper dur sur les acquis sociaux, taper dur sur les salariés, taper
dur sur les petits, taper dur sur les manifestants, taper dur sur les
« casseurs »… Quand il n'y a pas de «casseurs», le pouvoir en
fabrique, au besoin il en infiltre dans les manifestations et suscite
les vocations. Ainsi, on ne peut que se poser cette question :
pourquoi les forces de répression repoussent elles toujours les
manifestants vers le Ruban Bleu, sinon dans l'espoir qu'il y ait de
la casse ? On peut également se demander pourquoi les médias aiment
tant montrer des manifestants, feux de Bengale à la main, poubelles
et buissons enflammés, « casseurs » à terre et menottés ? Autant
d'images-chocs, alors qu'il n'y a eu cet automne ni casse organisée,
ni fonctionnaire de police blessé !
Pour nous, la violence est celle de la répression, organisée par un
pouvoir qui tape dur, avec force bâtons , grenades diverses, flash-
ball, arrestations violentes, humiliations et intimidations de toutes
sortes. Ainsi à Saint-Nazaire, un manifestant a perdu l'usage d'un
pied en 2009, et une passante « bousculée » par les forces de police
a eu les deux poignets fracturés le 12 octobre 2010.
Pourtant systématiquement le Parquet trouve des «casseurs» à
présenter devant les juges : manifestants ne courant pas assez vite,
« meneur » en tongs, salariés syndiqués ou non, lycéens, étudiants,
chômeurs, précaires, marginaux… A chaque fois, le même scénario : ils
ont été raflés bien après la fin des manifestations, loin des heurts
de la sous préfecture. A chaque fois, ils auraient été « reconnus »
sur des photos ou des vidéos policières présentées au Parquet mais
pas à la Défense, et jamais diffusées au tribunal. Procédures
superflues, puisque la parole d'un policier dans un procès-verbal a
force de preuve. A chaque fois, les prévenus connaissent l'horreur de
la garde à vue, les pressions, les conditions dégradantes des cages
du commissariat. A chaque fois, ou presque, les mêmes fonctionnaires
de police déclarent reconnaître les prévenus et parfois font même
valoir leur « traumatisme moral » afin d'obtenir des dommages et
intérêts, quand bien même il n'y a eu aucun policier blessé ! A
chaque fois, le Parquet requiert de la prison ferme et des
incarcérations immédiates. A chaque fois, le tribunal applique de la
prison ferme après des délibérés qui le plus souvent ne dépassent pas
5 minutes. A chaque fois, les fourgons grillagés emportent nos
camarades vers la prison.
Il n'y a pas de bons ou mauvais manifestants comme tentent de le
faire croire le pouvoir et ses relais, il y a juste des manifestants.
Nous serons vigilants et présents lors des audiences qui verront
encore comparaître des manifestants interpellés les jours et les
semaines qui viennent. Nous appelons à la relaxe de toutes les
personnes poursuivies pour avoir manifesté ces dernières semaines, et
à la libération des personnes encore incarcérées.
Nous appelons toutes personnes témoins ou victimes de violences
policières à se faire connaître auprès du CODELIB ou des
organisations signataires de ce texte.
CODELIB -Comité de défense des libertés fondamentales contre les
dérives sécuritaires- 06 30 39 16 67
c/o LDH - AGORA 1901, 2bis rue Albert de Mun - 44600 Saint-Nazaire,
codelibsaintnazaire@gmail.com ou www.codelib.info
composé de : ATTAC St-Nazaire et Presqu'île - Collectif des
objecteurs de croissance - FSU - Label Gauche - Les Alternatifs 44 -
Les Verts - Ligue des Droits de l'Homme - MRAP - NPA - PCF - PG - PS
et des individuEs
La CNT St-Nazaire et Sud-Education 44 joignent également leur
signature à ce texte.

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