samedi 2 octobre 2010

COMUNIQUE DU CODELIB SUITE AUX CONDAMNATIONS DU 24 SEPTEMBRE

Le Codelib a tenu une conférence de presse le 1er octobre, pour affirmer sa solidarité avec les manifestants condamnés, et réclamer leur libération, dénoncer la politique répressive d'une justice nazairienne aux bottes du pouvoir politique et policier, et rappeler quelques principes à tenir en cas d'arrestation : ne rien dire et ne rien signer en garde-à-vue, refuser toute comparution immédiate... !


Le texte suivant a été remis à la presse.


Pour une justice égale pour tous, pour une justice indépendante du pouvoir politique

Le CODELIB appelle toute la population à soutenir les 3 manifestants " condamnés pour l'exemple"

et à demander leur libération.


Suite à la manifestation du 23 septembre, 6 personnes ont été arrêtées par la police et mis en garde à vue. 3 d'entre elles ont été condamnées dès le lendemain à l'issue d'une procédure expéditive de "comparution immédiate".

Bilan: 3 manifestants ont été condamnés à de la prison ferme dont 2 avec incarcération immédiate. Un mineur sera jugé ultérieurement

On ne peut que s'interroger sur la résonance POLITIQUE d'un tel verdict.

Une fois de plus à Saint-Nazaire, la justice utilise systématiquement des motifs d’inculpation permettant de condamner tout un chacun à de la prison ferme ! Nous étions des milliers à participer à un rassemblement qui devient illicite dès qu’il est besoin de réprimer ! Tout comme les canettes deviennent des armes, et crier sa colère devient de la violence.

Tout le monde peut ainsi se faire ramasser, inculper, acculer à signer n’importe quoi pendant une garde-à-vue sordide, et se retrouver condamné lors d’une comparution immédiate qui ne laisse pas de possibilité de se défendre correctement. De la manif à la prison en moins de 24 heures chrono, c’est le tempo d’une justice expéditive rendue pour « l'exemple » comme l'a dit le procureur dans son réquisitoire en réclamant une sanction « à caractère exemplaire de 3 mois de prison ferme avec mandat de dépôt ». Réquisitoire effectivement suivi par de la prison ferme, distribuée à la louche par un tribunal qui prend ses décisions en moins de 5 minutes de délibération !

On est en droit de s'inquiéter de l'indépendance de la justice nazairienne par rapport au pouvoir politique méprisant et dur envers les milieux populaires, généreux envers les riches et les puissants.

Nous aurions aimé que le procureur fasse preuve d'autant de diligence dans l'instruction de la plainte de Pascal Vaillant, handicapé à vie par un tir de grenade lors des manifestations de janvier 2009. Pascal attend depuis 20 mois qu’on lui rende justice.

La répression des manifestations, les condamnations des personnes arrêtées sont des illustrations du climat de peur et de tension sécuritaires qu’organise le pouvoir dans le seul but de limiter les droits d’expression et d’action politique dans ce pays. Il faut dénoncer et combattre cette criminalisation de la colère de la population qui est une stratégie de division et d’étouffement de nos revendications !

Pour une justice égale pour tous, pour une justice indépendante du pouvoir politique, le CODELIB appelle la population, les associations, partis et syndicats à soutenir les 3 manifestants condamnés pour l'exemple, à exiger leur libération et l’annulation de leur condamnation.